samedi 29 octobre 2011

A PROPOS DE L'ENLÈVEMENT DES 3 EUROPÉENS:Le Front Polisario remet le Maroc à sa place

Le chef de la diplomatie sahraouie a rappelé à son homologue marocain que le Royaume chérifien pratiquait le terrorisme< d'Etat depuis 1975 contre le peuple sahraoui.
C'est une volée de bois vert. Le ministre des Affaires étrangères marocain Taïb Fassi Fihri en a eu pour son compte. Il paie cash les propos hasardeux qu'il a tenus au sujet de la responsabilité du gouvernement sahraoui et de l'Algérie dans l'affaire de la prise d'otages par des éléments de la branche maghrébine d'Al Qaîda.

«Le ministre marocain des Affaires étrangères oublie que son pays pratique, depuis 1975, un terrorisme d'Etat contre tout un peuple», a souligné Mohamed Ould Salek qui a dénoncé la tentative de récupération politique par le Maroc de cet acte terroriste, au cours d'un point de presse organisé dans le camp de réfugiés de Bir-Lahlu.
Le diplomate sahraoui a rappelé les faits. «Dans une conférence de presse à Rabat, le 25 octobre, le ministre marocain a profité de l'occasion pour faire passer le message (marocain) traditionnel, fait de mensonges et d'intox contre la noble cause du peuple sahraoui au lieu de condamner cet abominable acte terroriste.» Qu'est-ce qu'a déclaré le patron de la diplomatie marocaine? «On se demande comment un tel acte peut être commis dans la zone la plus militarisée de l'Algérie. Qui est responsable de quoi? Qui est responsable de garantir la sécurité des étrangers et des Sahraouis à Tindouf? Aujourd'hui, cette zone est un espace de non-droit», a conclu Fassi Fihri qui a surtout accusé des membres du Polisario d'être en liaison avec Al Qaîda.
La réplique ne s'est pas fait attendre. «Nous pourrions, en retour, affirmer que la responsabilité de l'État marocain est pleinement engagée dans la protection et la sécurité des touristes étrangers se trouvant sur son territoire, notamment ceux qui ont péri dans l'attentat contre le café Argana à Marrakech», a confié à TSA un haut responsable algérien qui a requis l'anonymat. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a enfoncé le clou.
Le Maroc «connu pour être l'un des Etats les plus policiers du monde, a été le théâtre d'actes terroristes barbares à Casablanca et à Marrakech entre autres, où des dizaines d'étrangers ont laissé leur vie... Le gouvernement marocain (...) n'a cessé d'annoncer à une cadence régulière le démantèlement de cellules terroristes marocaines», a rappelé Mohamed Ould Salek à Taïb Fassi Fihri.
Pour lui rafraîchir la mémoire et lui demander sans doute de balayer devant sa porte. L'exploitation du rapt de deux Espagnols et d'une Italienne du camp de réfugiés sahraouis de Rabouni situé à une trentaine de kilomètres de Tindouf par le gouvernement marocain pour faire la promotion de son projet d'autonomie pour le Sahara occidental, était attendue mais pas au point de se faire sur le dos de travailleurs humanitaires qui n'ont jamais caché leur soutien à la cause du peuple sahraoui, même au péril de leurs vies.
Le terrorisme est «un phénomène international n'épargnant aucune région du monde et dont sont victimes beaucoup d'Etats... Nul n'a le droit de l'exploiter à des fins politiques contre ses ennemis», a prévenu le diplomate sahraoui qui s'adressait à son homologue marocain.
Une petite leçon du bon usage de la diplomatie que Rabat devrait méditer.

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