mardi 20 septembre 2011

Retour de l’ex-FIS !Un faux débat

Comme des signes de fin du monde, le remue-ménage au sujet de la réhabilitation du FIS dissous marque une résistance sémantique à la mort d'une époque. Bougrement anachronique, ce genre de faux débat procède de la diversion désespérée qu'opère une classe politique largement dépassée par les événements.
Qui se souvient du FIS ? Plus grand monde à vrai dire.

Au sein de la mouvance islamiste d'aujourd'hui, le parti d'Abassi Madani fait figure de vieille bicyclette rouillée rangée dans un grenier. La tragédie nationale, la concorde civile, la réconciliation et les années sont passées sur cette entité dont l'importance politique a toujours plus tenu à sa dimension populaire de masse qu'à sa réelle force de proposition pour le changement. Vingt ans après, il y a autant de chance que des Algériens s'intéressent au retour des rescapés FISistes de l'histoire qu'à la renaissance du PPA ou du messalisme. La jeunesse d'aujourd'hui réclame la modernité, la rupture avec les archaïsmes qui bloquent le développement. Elle n'a que faire de la résurrection des défuntes querelles idéologiques. Aujourd'hui, loin des luttes dogmatiques, les enjeux sont revenus à leur simple expression : bonne gouvernance, justice sociale et alternance au pouvoir… Cette formulation minimale de l'engagement politique des masses des années 2010 aura beau offenser les tribuns chevronnés des discours partisans, le peuple n'en reste pas moins souverain et il lui reviendra toujours de décider de l'urgence de l'heure. Que le ministère de l'Intérieur rappelle que le dossier du FIS est définitivement clos ou que les polémistes veuillent réveiller les vieux démons, la page Facebook d'Ali Benhadj appartient déjà aux archives. On ne fait point du neuf avec du vieux, dit l'adage, et l'Algérie ne peut être l'otage de nos faillites passées. Les pouvoirs s'en iront avec leur alliés et leurs opposants. Que l'Etat algérien se perpétue, voilà le vrai débat.

NM

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