mardi 20 septembre 2011

Pourquoi Israël a peur d'un Etat palestinien


Si l'initiative est celle de Abbas, celui dont on parle le plus dans les médias de l'Occident libéré c'est Netanyahu, le Premier ministre israélien. A lire et entendre certains commentaires on croirait que celui qui va au devant de grosses difficultés c'est le Premier ministre israélien et non Mahmoud Abbas qui vient d'ouvrir un énorme front diplomatique. Pourtant l'idée ne vient pas de survenir. Au mois de mai dernier, c'est le président Obama qui se disait prêt à reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967 en 2011. Le président de l'Autorité palestinienne ne fait que donner corps à ce souhait. Alors pourquoi les Etats-Unis promettent d'opposer leur veto si les Palestiniens présentent leur demande devant le Conseil de sécurité ? Pourquoi iraient-ils se fâcher avec les peuples arabes qu'ils veulent libérer uniquement pour satisfaire Israël et calmer ses peurs ? En fait, si les arguments palestiniens sont tout à fait recevables, à moins de faire preuve d'une mauvaise foi manifeste, les thèses israéliennes tiennent du spectacle. Ainsi, on met en avant le fait que le Premier ministre Nétanyahu va se déplacer lui-même à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU. Pour les véritables arguments dont vont se prévaloir les Israéliens pour défendre leur position, on attendra le discours-surprise de Netanyahu devant une Assemblée Générale de l'ONU qui sait très bien à quoi s'en tenir. En fait, ce qui gène et dérange les Israéliens dans cette affaire c'est le fait que les Palestiniens puissent ainsi faire pression sur la communauté internationale. La demande d'adhésion palestinienne qui obtient de fait la sympathie du monde dans son ensemble quasiment, se verra dans un cas acceptée et dès lors les négociations avec Israël se tiendront entre deux Etats, ou dans un autre cas, reportée avec des conditions plus favorables aux Palestiniens dans une réelle reprise des négociations. Dans les deux cas, cela ne plait pas à Israël et dans tous les cas, les Palestiniens sortent gagnants. Cela, à moins que l'on veuille faire preuve d'une nouvelle injustice et empêcher sur simple veto l'entrée de la Palestine dans le concert des Nations. Au moment où l'on vend au monde l'image d'un Occident ami des peuples arabes, cela tiendrait d'une énorme contradiction.

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