Si l'initiative est celle de Abbas, celui dont on parle le
plus dans les médias de l'Occident libéré c'est Netanyahu, le Premier ministre
israélien. A lire et entendre certains commentaires on croirait que celui qui
va au devant de grosses difficultés c'est le Premier ministre israélien et non
Mahmoud Abbas qui vient d'ouvrir un énorme front diplomatique. Pourtant l'idée
ne vient pas de survenir. Au mois de mai dernier, c'est le président Obama qui
se disait prêt à reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967 en
2011. Le président de l'Autorité palestinienne ne fait que donner corps à ce
souhait. Alors pourquoi les Etats-Unis promettent d'opposer leur veto si les
Palestiniens présentent leur demande devant le Conseil de sécurité ? Pourquoi
iraient-ils se fâcher avec les peuples arabes qu'ils veulent libérer uniquement
pour satisfaire Israël et calmer ses peurs ? En fait, si les arguments
palestiniens sont tout à fait recevables, à moins de faire preuve d'une
mauvaise foi manifeste, les thèses israéliennes tiennent du spectacle. Ainsi,
on met en avant le fait que le Premier ministre Nétanyahu va se déplacer
lui-même à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU. Pour les véritables
arguments dont vont se prévaloir les Israéliens pour défendre leur position, on
attendra le discours-surprise de Netanyahu devant une Assemblée Générale de
l'ONU qui sait très bien à quoi s'en tenir. En fait, ce qui gène et dérange les
Israéliens dans cette affaire c'est le fait que les Palestiniens puissent ainsi
faire pression sur la communauté internationale. La demande d'adhésion
palestinienne qui obtient de fait la sympathie du monde dans son ensemble
quasiment, se verra dans un cas acceptée et dès lors les négociations avec
Israël se tiendront entre deux Etats, ou dans un autre cas, reportée avec des
conditions plus favorables aux Palestiniens dans une réelle reprise des
négociations. Dans les deux cas, cela ne plait pas à Israël et dans tous les
cas, les Palestiniens sortent gagnants. Cela, à moins que l'on veuille faire
preuve d'une nouvelle injustice et empêcher sur simple veto l'entrée de la
Palestine dans le concert des Nations. Au moment où l'on vend au monde l'image
d'un Occident ami des peuples arabes, cela tiendrait d'une énorme
contradiction.
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