Dans un câble daté du 3 mars 2008 (08ALGIERS251),
l'ambassadeur algérien Robert S. Ford rend compte d'un entretien sur le
Sahara occidental entre David Welch, assistant du secrétaire d’État aux
affaires du Proche-Orient, le président Abdelaziz Bouteflika et son
Premier ministre Abdelaziz Belkhadem. Traduction des principaux
extraits.
Résumé : Les 26 et 27 février lors de rencontres
avec David Welch, assistant du secrétaire d’État aux affaires du
Proche-Orient, le président Abdelaziz Bouteflika et son Premier ministre Belkhadem ont insisté sur leur ligne habituelle à propos du Sahara occidental, ainsi que sur la nécessité pour l’Algérie de trouver une manière de « sauver l’honneur ».
Bouteflika a déclaré que les relations avec le Maroc étaient «
fraternelles » et que le Sahara occidental était le seul problème qui
s’élevait entre eux. Parce que les États-Unis n’étaient pas concernés
par le passé colonial de la France dans la région, Bouteflika a pensé
qu’ils étaient très bien placés pour servir de référant pour résoudre le
conflit. Même si Bouteflika a dit qu’il comprenait que le Maroc
se sente menacé par une possible indépendance du Sahara occidental, il a
dit aussi que le Maroc ne devait blâmer que lui seul à propos de la
situation actuelle, étant donné qu’il avait agi avec « maladresse ».
Avec un peu plus d’élégance, a-t-il dit, le Maroc aurait pu favoriser un
résultat à la « Puerto Rico », avec lequel les Sahraouis choisiraient
volontiers de former une partie du Maroc. (…)
3) (…) Bouteflika s’est expliqué en disant que le Maroc aurait dû
avoir une approche plus « élégante » dans le processus d’indépendance du
Sahara occidental et qu’elle aurait due être plus contrôlée et
supervisée. Il a déclaré : « Ils veulent un Anschluss comme Saddam
Hussein avec le Koweït ». Bouteflika a affirmé qu’il aurait plus
facilement imaginé que le Sahara occidental choisisse de rester une
région du Maroc après avoir constaté les bénéfices de la loi marocaine,
de la même manière que « Puerto Rico a choisi de rester au sein des
États-Unis ».
D’après Bouteflika, le Maroc a besoin d’offrir quelque chose au
Polisario, étant donné que « vous ne pouvez pas demander des concessions
à des gens qui n’ont rien dans leurs poches ». (…)
Retrouvez le câble original en anglais ici.
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