lundi 21 novembre 2011

Les Algériens déroulent le tapis rouge pour Rached Ghannouchi


Même l’actuel président tunisien par intérim, Caïd Essebssi, n’avait pas eu droit à de tels honneurs. En visite de trois jours à Alger, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a été accueilli comme un chef d’Etat.

Une rencontre avec le président du Sénat, une autre avec le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP-islamiste, membre de l'alliance présidentielle), une entrevue avec le patron du FLN, une audience avec le président Bouteflika et enfin un tête-à-tête avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

Les Algériens ont sorti le grand jeu pour recevoir Ghanouchi.

Bien sûr, celui-ci s'est employé à rassurer sur les intentions de son parti qui disposé désormais de la majorité dans l'assemblée constituante.

« La Tunisie veut édifier un modèle de société dans laquelle l'islam n'est pas synonyme de terrorisme, de fanatisme, d'extrémisme ni d'hostilité à la démocratie », explique le grand vainqueur des législatives tunisiennes.

« Le modèle pour lequel la nation tunisienne milite à travers ses mouvements de réformes depuis le 19e siècle, est un modèle qui concilie islam, modernité et démocratie », ajoute-t-il à l'issue de sa rencontre avec le président du MSP.

Le nouveau parlement tunisien permettra la reconstruction d'un Etat tunisien « sur de véritables bases démocratiques qui reflètent la volonté du peuple », indique M. Ghannouchi.

Le chef de file d'Ennahda qui n’occupe aucune fonctionne officielle affirme que sa visite en Algérie devrait lui permettre de tirer profit de l'expérience démocratique algérienne, mais aussi vendre le modèle tunisien.

« Notre modèle est fondé sur un mariage entre l’islam et la démocratie et la modernité, dit-il. Nous voulons présenter un modèle serein qui serait un bien pour tout le monde ».

Rached Ghannouchi a séjourné à plusieurs reprises en Algérie dans les années 80 sous le régime de Chadli Bendjedid. Il a été ensuite l'un des conseillers du Front islamique du salut (FIS, dissous en 1992) depuis son exil en Grande Bretagne.

Rarement un responsable tunisien n’a eu droit à de tels honneurs à Alger. Il faut croire que ses interlocuteurs algériens craignent que le vent de la révolte qui a balayé en janvier 2011 le régime de Ben Ali ne traverse les frontières pour atteindre l’Algérie.

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