samedi 15 octobre 2011

France:Le Parti socialiste demande la reconnaissance du massacre

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Comme il fallait s’y attendre, le débat sur la répression sauvage des manifestations du 17 octobre 1961, commence à s’inviter dans la compagne présidentielle en France. Alors que le maire UMP de Neuilly Jean-Christophe Fromantin, qui a succédé à ce poste à Nicolas Sarkozy, refuse que sa ville accueille les festivités commémoratives, le PS a demandé aujourd’hui même à ce que ces tragiques événements soient reconnus par la France.
"Le Parti socialiste demande que la France reconnaisse officiellement ces événements tragiques et facilite l’accès aux archives pour les historiens, dans un esprit de justice et de vérité", indique un communique du PS signé par le premier secrétaire du Parti par intérim, Harlem Désir, et le secrétaire national à la coopération, à la francophonie, à l’aide au développement et aux droits de l’homme, Pouria Amirshahi.

Un véritable pavé dans la marre de l’UMP de Sarkozy qui continue sa politique de déni des réalités historiques. Le comble est que ce refus intervient au moment où le chef de l’Etat français demande à la Turquie de reconnaître le génocide arménien.
Les dirigeants du parti socialistes eux, veulent libérer leur conscience pour réparer cette injustice historique. Ils rappellent qu’il y 50 ans, "les forces du préfet de police Maurice Papon "réprimaient avec une brutalité injustifiée et meurtrière une manifestation pacifique d’Algériens défendant le droit à l’égalité et l’indépendance de l’Algérie".
Le parti de Hollande et Aubry souligne que le bilan fut "dramatique : plusieurs milliers d’arrestations, plusieurs centaines de morts noyés dans la Seine ou frappés à mort". Et d’ajouter avec courage : "Cette page sombre de notre histoire a longtemps été ignorée ou masquée. Il est aujourd’hui temps que notre pays reconnaisse ces faits et que les responsabilités dans les violences commises soient établies et reconnues. Il est temps pour notre pays de rendre hommage à ces victimes et à leur mémoire".
Lettre à Sarkozy
Dans un clin d’œil à une France qui pourrait être gouvernée par la gauche dès l’année prochaine, le PS souligne que cette reconnaissance "permettra enfin d’avancer réellement vers la pleine réconciliation entre les peuples français et algérien, essentielle pour bâtir de nouvelles relations tournées vers notre avenir commun".
En écho à cette revendication du PS, un député du même parti, Daniel Goldberg, a appelé lui aussi le président Nicolas Sarkozy à reconnaître les massacres du 17 octobre 1961 à Paris. "Il vous revient, sous la forme que vous jugerez la plus appropriée, de reconnaître les faits qui ont entraîné la mort d’au moins deux cent personnes et qui en ont blessé des centaines d’autres, en octobre 1961, à Paris et dans (sa) banlieue", écrit le député socialiste dans une lettre ouverte au chef de l’Etat français, distribuée lors d’un débat sur ces évènements tragiques, initié jeudi soir à Aubervilliers par l’association Le 93 au cœur de la République. "Votre responsabilité individuelle, ajoute-t-il, en tant que chef de l’Etat rejoint ici notre responsabilité collective de regarder gravement, mais le plus honnêtement possible, notre passé", note le député.
Député de Seine-Saint-Denis et Conseiller général de la Courneuve, Daniel Goldberg pense que cette démarche "ne procède pas d’une recherche de repentance de notre pays qui ne serait utile pour personne, mais d’une exigence de la nécessaire reconnaissance des violences commises alors par les forces de l’ordre, une reconnaissance qui rende la France plus forte et plus unie, une reconnaissance qui permettra enfin qu’un hommage collectif soit rendu aux victimes et à leur mémoire". Cet appel sera –t-il entendu par l’UMP toujours droit dans ses bottes néo-coloniales ? On le saura dans quelques jours.

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