lundi 12 décembre 2011

La maldonne «démocratique»


Il y a maldonne et ça commence à faire beaucoup pour les dizaines de millions que nous sommes en voie de devenir des dindons de la farce. Le problème se trouve dans le fait que l'on nous a jamais autant parlé de démocratie, mais aussi on n'a jamais vu les chefs politiques, les plus en vue, se presser dans les salons des ambassadeurs étrangers. Il ne s'agit pas, comme vous pouvez vous en douter, des ambassadeurs africains ou sud-américains. Il s'agit de ces représentants de pays qui ont fait «certifier» Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, et qui ont fait un sort au peuple Libyen, sur l'autel d'une «démocratisation» dont ils ont le secret. La maldonne réside dans le fait que Ahmed Ouyahia,  Abdelaziz Belkhadem et accessoirement Bouguerra Soltani, font partie de la chefferie qui gouverne l'Algérie. Pour les autres, comme Abdallah Djaballah, on s'était fait une raison sur leur désir de se placer, au cas où… Mais, quand des personnes aux rênes du pays s'y mettent ouvertement, on est en droit de s'inquiéter sérieusement pour le peu de souveraineté qui nous est restée, depuis que de nombreux acquis de la lutte anticoloniale ont été dilapidés. On commence à croire que Louisa Hanoune a raison de porter si haut le danger d'ingérence et que pour cela, elle touche bien du doigt le danger. Car des entrevues en catimini  ne peuvent avoir que de troubles raisons. Et le peuple dans tout cela ? Il compte pour du beurre, définitivement. Certainement qu'il sera autorisé à voter et il est certain que les élus auront puisé leur programme ailleurs qu'auprès de ses problèmes, si ce sont les mêmes qui se sont soumis à la leçon diplomatique. En Europe, beaucoup ont déjà signé leur engagement de mettre leur Etats sous tutelle en cas de manquement à la «règle d'or», cette fourberie politique qui garantit aux banques créancières de prospérer et aux populations de payer le prix de cette prospérité. Mettant la démocratie sous le boisseau et confiant la décision à une bande de parjures, peu sourcilleux sur la confiance mis en eux par ceux qui les ont portés au pouvoir. Là, il y a un glissement contrôlé vers une forme de gouvernance alternative, dont on ne sait pas encore la configuration à laquelle elle va aboutir. En tout cas, les peuples n'auront plus beaucoup voie au chapitre, sauf s'ils se rappellent, comme ils ont l'habitude de le faire, au bon souvenir de ceux qui les croient terrassés. La forme ici n'est peut-être pas la même, pourtant elle est de la même nature, sauf que pour les sous-développés elle prend des contours moins élégants. Seulement, il n'est rien moins évident que ce micmac fonctionne nécessairement dans le sens que l'on croit. Même si la conjoncture est confuse, autorise toute les dérives, encourage les opportunismes et sème largement la panique, les vents contraires ne sont jamais loin de se lever. C'est l'Histoire des hommes qui nous le raconte et qui nous assure que la dernière instance n'est jamais celle qui repose sur un diktat.  

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