Il y a maldonne et ça commence à faire beaucoup pour les
dizaines de millions que nous sommes en voie de devenir des dindons de la
farce. Le problème se trouve dans le fait que l'on nous a jamais autant parlé
de démocratie, mais aussi on n'a jamais vu les chefs politiques, les plus en
vue, se presser dans les salons des ambassadeurs étrangers. Il ne s'agit pas,
comme vous pouvez vous en douter, des ambassadeurs africains ou sud-américains.
Il s'agit de ces représentants de pays qui ont fait «certifier» Alassane
Ouattara en Côte d'Ivoire, et qui ont fait un sort au peuple Libyen, sur
l'autel d'une «démocratisation» dont ils ont le secret. La maldonne réside dans
le fait que Ahmed Ouyahia, Abdelaziz
Belkhadem et accessoirement Bouguerra Soltani, font partie de la chefferie qui
gouverne l'Algérie. Pour les autres, comme Abdallah Djaballah, on s'était fait
une raison sur leur désir de se placer, au cas où… Mais, quand des personnes
aux rênes du pays s'y mettent ouvertement, on est en droit de s'inquiéter
sérieusement pour le peu de souveraineté qui nous est restée, depuis que de
nombreux acquis de la lutte anticoloniale ont été dilapidés. On commence à
croire que Louisa Hanoune a raison de porter si haut le danger d'ingérence et
que pour cela, elle touche bien du doigt le danger. Car des entrevues en
catimini ne peuvent avoir que de
troubles raisons. Et le peuple dans tout cela ? Il compte pour du beurre,
définitivement. Certainement qu'il sera autorisé à voter et il est certain que
les élus auront puisé leur programme ailleurs qu'auprès de ses problèmes, si ce
sont les mêmes qui se sont soumis à la leçon diplomatique. En Europe, beaucoup
ont déjà signé leur engagement de mettre leur Etats sous tutelle en cas de
manquement à la «règle d'or», cette fourberie politique qui garantit aux
banques créancières de prospérer et aux populations de payer le prix de cette
prospérité. Mettant la démocratie sous le boisseau et confiant la décision à
une bande de parjures, peu sourcilleux sur la confiance mis en eux par ceux qui
les ont portés au pouvoir. Là, il y a un glissement contrôlé vers une forme de
gouvernance alternative, dont on ne sait pas encore la configuration à laquelle
elle va aboutir. En tout cas, les peuples n'auront plus beaucoup voie au
chapitre, sauf s'ils se rappellent, comme ils ont l'habitude de le faire, au
bon souvenir de ceux qui les croient terrassés. La forme ici n'est peut-être
pas la même, pourtant elle est de la même nature, sauf que pour les
sous-développés elle prend des contours moins élégants. Seulement, il n'est
rien moins évident que ce micmac fonctionne nécessairement dans le sens que
l'on croit. Même si la conjoncture est confuse, autorise toute les dérives,
encourage les opportunismes et sème largement la panique, les vents contraires
ne sont jamais loin de se lever. C'est l'Histoire des hommes qui nous le
raconte et qui nous assure que la dernière instance n'est jamais celle qui
repose sur un diktat.
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