Entouré de nostalgiques de l'Algérie française,
Jean-François Collin a officiellement reçu hier, au cimetière, la
distinction lors d'une cérémonie devant la stèle des fusillés de l'OAS
J-F Collin a reçu, hier, la Légion d'honneur, des mains d'un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit "capitaine Jean".
Photo M.S.
Si par miracle tu réussis à l'obtenir, cela rendrait fou de rage les Gavoury".
C'est cet argument de son ami Jean-Pierre Carrio, président de l'Union
des parachutistes de Hyères, qui a convaincu Jean-François Collin
d'accepter d'engager les démarches pour obtenir la Légion d'honneur; lui
qui prétend avoir jeté à la figure des juges "ses autres décorations et son béret rouge",
lui l'ardent défenseur de l'Algérie française, l'ancien conseiller
municipal FN à Hyères et président de "l'Association de défense des
intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de
l'Algérie française" (Adimad).
Lui qui a obtenu, finalement, le grade de chevalier de la Légion d'honneur, pour ses états de service dans l'armée, en tant que mutilé de guerre. Cette distinction honorifique, qu'il "ne portera jamais, tant qu'un gaulliste ou un ami du FLN sera à l'Élysée", il l'a reçue officiellement, hier, des mains d'un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit "capitaine Jean", lui-même, officier de la légion d'honneur, figure de l'OAS pendant la guerre d'Algérie et exilé, un temps, en Amérique Latine pour échapper à la justice française. Dans un lieu symbolique pour l'occasion : le cimetière Laurent-Imbert où a été réinstallée la stèle en hommage aux fusillés de l'organisation de l'armée secrète (OAS).
Lui qui a obtenu, finalement, le grade de chevalier de la Légion d'honneur, pour ses états de service dans l'armée, en tant que mutilé de guerre. Cette distinction honorifique, qu'il "ne portera jamais, tant qu'un gaulliste ou un ami du FLN sera à l'Élysée", il l'a reçue officiellement, hier, des mains d'un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit "capitaine Jean", lui-même, officier de la légion d'honneur, figure de l'OAS pendant la guerre d'Algérie et exilé, un temps, en Amérique Latine pour échapper à la justice française. Dans un lieu symbolique pour l'occasion : le cimetière Laurent-Imbert où a été réinstallée la stèle en hommage aux fusillés de l'organisation de l'armée secrète (OAS).
"Triste époque"
Ils étaient nombreux, au milieu des drapeaux, des bérets rouges et de la bannière "N'oublie jamais l'Algérie" -
flanquée de blasons monarchistes et d'une fleur de lys - à assister à
cette cérémonie : plus de 150 personnes, rose rouge ou blanche à la
main, venues saluer la mémoire de ces "soldats qui ont donné leur vie pour défendre leur sol, ces morts glorieux, comme l'a scandé Jean-Pierre Papadacci (Adimad), crachant son fiel sur la république actuelle : "Triste
époque. D'une triste république, car les traîtres et les porteurs de
valises sont encensés et les patriotes vilipendés, alors qu'ils ont
donné leur vie pour leur patrie."
Pas de Marseillaise, mais la sonnerie aux morts, et le chant des Africains repris en choeur par toute l'assemblée, après la succession de dépôts de gerbes. La Légion d'honneur ? "Une croix dédiée à tous les combattants de l'OAS fusillés par le plus grand traître de l'Histoire de France", a déclaré le récipiendaire. Jean-François Collin, qui s'est senti davantage honoré par Napoléon Bonaparte -qui a institué ce premier ordre national français en 1802 - que par le président de la République.
Pas de Marseillaise, mais la sonnerie aux morts, et le chant des Africains repris en choeur par toute l'assemblée, après la succession de dépôts de gerbes. La Légion d'honneur ? "Une croix dédiée à tous les combattants de l'OAS fusillés par le plus grand traître de l'Histoire de France", a déclaré le récipiendaire. Jean-François Collin, qui s'est senti davantage honoré par Napoléon Bonaparte -qui a institué ce premier ordre national français en 1802 - que par le président de la République.
Jean-François Gavoury : "une provocation"
Des
honneurs pour les uns, qui ont un goût d’offense pour d’autres,
notamment l’un des principaux opposant à la stèle, Jean-François
Gavoury, fils du commissaire central d’Alger, assassiné par l’OAS, et
qualifié, hier, par Jean-Pierre Papadacci de "misérable". Pour Gavoury, ce qui s’est déroulé, hier, à Marignane est un "simulacre
de cérémonie qui constitue une véritable provocation à l’égard non
seulement de l’ordre mais aussi des autorités administratives et
juridictionnelles."
Et soulève des interrogations: "Comment admettre qu’une blessure de guerre justifie une distinction honorifique, alors que c’est cette même blessure dont le traitement au Val de Grâce a été l’occasion pour Jean-François Collin de préparer et diriger un attentat (manqué, mais meurtrier) contre Yves Le Tac ?", s’interroge Jean-François Gavoury. Quant aux déclarations du récipiendaire à l’encontre de la République, elles "justifieraient, à elles seules, la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire".
Et soulève des interrogations: "Comment admettre qu’une blessure de guerre justifie une distinction honorifique, alors que c’est cette même blessure dont le traitement au Val de Grâce a été l’occasion pour Jean-François Collin de préparer et diriger un attentat (manqué, mais meurtrier) contre Yves Le Tac ?", s’interroge Jean-François Gavoury. Quant aux déclarations du récipiendaire à l’encontre de la République, elles "justifieraient, à elles seules, la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire".
"Une insulte à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et à la République"
Dans un communiqué cinglant, l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et leurs amis, (ANPNPA "dénonce l’attribution de la Légion d’honneur à Jean-François Collin." Elle rappelle que "M.
Collin, en qualité de président de l’Adimad, a comme objectif la
réhabilitation des assassins de l’OAS qui tant en France qu’en Algérie
sont responsables de nombreux attentats contre la République et ses
représentants.
"M. Collin et son association, nostalgiques de la colonisation en Algérie, tentent d’exploiter, cultivant la haine et les rancœurs, les drames humains vécus par les Pieds Noirs et les harkis pendant la guerre d’Algérie et leur exode massif du en grande partie aux exactions de l’OAS dans les derniers mois précédant l’indépendance. La distinction dont va bénéficier M. Collin est une insulte à la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie, de toutes les victimes de l’OAS comme le commissaire Gavoury en Algérie, les victimes d’attentats en France, une insulte à la République elle-même; l’Adimad glorifiant les auteurs de la tentative d’assassinat au Petit Clamart du Général De Gaulle alors président de la République.
"M. Collin et son association, nostalgiques de la colonisation en Algérie, tentent d’exploiter, cultivant la haine et les rancœurs, les drames humains vécus par les Pieds Noirs et les harkis pendant la guerre d’Algérie et leur exode massif du en grande partie aux exactions de l’OAS dans les derniers mois précédant l’indépendance. La distinction dont va bénéficier M. Collin est une insulte à la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie, de toutes les victimes de l’OAS comme le commissaire Gavoury en Algérie, les victimes d’attentats en France, une insulte à la République elle-même; l’Adimad glorifiant les auteurs de la tentative d’assassinat au Petit Clamart du Général De Gaulle alors président de la République.
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