Nicolas Sarkozy veut trois référendums inutiles sur le fond
sur les chômeurs, la règle d'or et les immigrés, mais dévastateurs sur
la forme. Avant d'expliquer le pourquoi
et le comment, débattre de ce qu'est un référendum justifié et un
référendum qui ne le serait pas, on pourrait ironiser sur cet intérêt
soudain pour cet exercice si délicat et si solennel, jamais
pratiqué de 2007 à 2012 alors que certains sujets auraient pu
éventuellement prêter à un débat sur la nécessité de solliciter ou pas
l'avis des Français. Évidemment, derrière ces propositions de
référendum faites par Nicolas Sarkozy, il y a, naturellement, un
calcul politicien qui sera démontré ici même.

Mais d'abord, de quels référendums proposés par Nicolas Sarkozy parle-ton ?
1) le référendum sur les chômeurs
Un référendum qui verrait le jour en cas d'absence d'accord entre
les partenaires sociaux sur la question de proposer une formation aux
chômeurs (et qui refuseraient éventuellement ce qui
entrainerait des sanctions contre eux). Pour commencer, on
sous-entend que d'une manière générale, le chômeur avec ses allocations
chômages assez basses ou un petit RSA, serait un profiteur qui
refuserait de travailler. C'est à se demander si les auteurs de
cette idée farfelue proposée au candidat Président ont déjà vécu avec
une assurance chômage ou avec le RSA, à moins qu'il y ait une
volonté manifeste d'exciter les fantasmes selon lesquels que si le
chômage est si élevé, c'est aussi de la faute des chômeurs qui seraient
un tantinet feignasses. A part ça, on ne veut exciter
personne...On ne cherche pas à instrumentaliser, à diaboliser et à
monter la majorité de la population contre les chômeurs qui seraient, si
ça continue ainsi, responsables des crises successives
que nous subissons... Enfin si, mais il ne faut pas le dire trop
fort...
De plus, il existe déjà une loi, votée en 2008 par le Parlement,
dans laquelle si un chômeur refuse deux offres d'emploi, il voit ses
aides réduites et il est radié de Pôle-Emploi. Ca reste dans
la même logique sur la forme, non ? Donc c'est clairement une
volonté de créer un clivage, une division et prospérer dessus.
La formation justement, seulement 10% proposées...Ca fait 10 ans que
la droite est au pouvoir et qu'elle parle de formation, mais la seule
mesure de formation date de 2005 et du gouvernement
Villepin qui, avec les régions ( socialistes ), avait lancé les
contrats d'objectifs et de moyens ( co-financement à hauteur de 50% de
chaque côté sur la formation ). Depuis, plus rien ! Sans
oublier qu'aujourd'hui, pour les chômeurs et les jeunes, le
gouvernement se targue d'avoir 80% d'embauche liés aux contrats
d'apprentissage, sauf qu'il oublie que 50% des contrats sont cassés
avant leur terme...
2) le référendum sur la règle d'or
Il s'agit de proposer un vote par oui ou par non sur une règle
budgétaire qui serait inscrite dans la Constitution où les déficits
seraient interdits et qu'il faudrait lutter contre. Bien sûr,
personne ne conteste l'idée de lutter contre les déficits, une
dérive qui nous entraîne désormais vers une situation économique
effrayante car on ne maîtrise plus grand chose à ce sujet. Mais
dans l'hypothèse où nous serions frappés par une nouvelle crise dans
quelques décennies, pour relancer l'économie, on ne fait plus de plan
de relance ? Car si on n'a aucun excédent budgétaire,
comment fait-on avec la règle d'or ? Il s'agit là d'un gadget
électoral, surtout que venant d'un Président dont le quinquennat nous a
fait perdre 600 milliards d'€, ça prête à sourire surtout que
ce sont les pauvres et les classes moyennes, à travers 40 taxes, 2
plans Fillon et une TVA antisociale, qui paient la note au détriment des
plus fortunés bénéficiant de multiples largesses
fiscales. Les libéraux, sur ce dernier point, agitent le chiffon
rouge de la fuite des riches si on les taxe, force est de constater que
ces cadeaux onéreux et indécents n'ont strictement rien
apporté à l'économie de ce pays avec un taux de chômage affolant,
tandis que les grands patrons en 2011 ont bien augmenté leurs revenus,
les actionnaires aussi soit dit en passant.
Quasiment aucun retour d'exilés fiscaux, les départs en revanche continuent...
3) le référendum sur l'immigration
Le fond avant la forme. Il s'agit de savoir quel juge ordonnera les
expulsions, vaste programme...Là aussi on peut passer par le Parlement,
mais non ! Sur le fond toujours, cette question est
vraiment le cadet des soucis de nos semblables. Sur la forme ? Le
titre est assez révélateur, exciter l'électeur du Front National, ni
plus ni moins.
MAIS QUELS REFERENDUMS AURAIENT PU ETRE PROPOSES DE 2007 A 2012 ?
Si on met de côté l'aspect sacré du référendum qui serait réservé à
une consultation sur des grands changements pour notre pays, son
fonctionnement politique, sa constitution ou les questions
liées à son indépendance sous des formes diverses et variées tant
les sujets ne manquent pas, essayons d'être proches de la logique
Sarkozienne, en mettant de côté la diabolisation recherchée
mais en proposant une série de référendums.
- Référendum sur la TVA dite "sociale" : On nous dit que ce n'est
pas possible, qu'il y a une urgence, mais ça entrerait en
vigueur en...octobre 2012 ! Pourtant, n'en déplaise à l'UMP
qui prétend le contraire, mettant de côté les exemples Britanniques
et Allemands à ce sujet, ça fait augmenter les prix et c'est une aubaine
pour certains qui se serviront de cette mesure pour
tricher sur les prix en plus de ça.
- Réintégration totale de la France, notamment dans le commandement
intégré, de l'OTAN : Ca concerne un peu notre indépendance militaire ?
- Bouclier fiscal, réforme de l'ISF, plans de rigueur Fillon : Dans
les trois cas, nous payons, nous subissons, sauf les plus aisés.
- Modification de la Constitution : Même si cette réforme n'est pas
si négative que ça, pourquoi n'avons nous pas été consultés ?
- Réforme de l'audiovision : Les patrons de chaînes et de radios
nommés par l'Elysée, ça pose la question de l'indépendance des médias,
là aussi il aurait fallu nous consulter.
- La guerre en Afghanistan : Renvoyer des troupes ou pas, ça
concerne des familles et notre stratégie géopolitique et militaire.
- La réforme des retraites : Pour dire non à celle proposée,
obligeant un nouveau débat sur cette question, et parce que le candidat
Sarkozy n'a jamais évoqué de réforme des retraites dans son
programme.
Les conclusions à tirer sont simples : Les
référendums du Président-candidat sont avant tout des gadgets
électoraux, et même s'il parvenait à être élu de nouveau, celui sur les
chômeurs n'est pas garanti et les autres ne tiennent vraiment pas la
route. Tout ceci n'a ni queue ni tête, ce n'est rien d'autre que de
l'agitation pour focaliser l'attention sur soi et qu'on
chasse les sujets essentiels comme les solutions pour la croissance,
sortir la zone €uro de la crise, réduire nos déficits, en finir avec la
hausse du chômage, sauver l'Education Nationale,
évoquer la formation ou encore, parler du bilan du Président
sortant. Sujet tabou sur ce dernier point, car cela vaut à celui ou
celle qui se prête à cet exercice d'être taxé d'antisarkozyste
primaire, ce qui est un mépris des règles de base démocratiques qui
obligent, par bon sens essentiellement et surtout par honnêteté, au
candidat sortant qui a été désigné auparavant par le
peuple, de s'expliquer sur son bilan, sur ce qui a fonctionné et pas
fonctionné.
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