Le
roman a tout pour être séduisant. Des critiques dithyrambiques et
unanimes pour saluer à la fois le récit mais également le parcours d’un
écrivain singulier.
Il est vrai que sa biographie se
révèle être particulièrement riche : algérien de naissance, docteur en
économie, chef d’entreprise, ingénieur dans la haute administration
algérienne et enfin écrivain. A cela s’ajoute un courage, face aux
tourments de son pays, d’autant plus noble qu’il fut rare. Ce courage il
l’aura au début des années 1990 quand il décide de rester en Algérie
malgré l’omniprésence de la peur liée aux attentas et à l’affrontement
entre les groupes islamiques et l’état algérien. Son premier récit, Le serment des barbares
va s’inspirer de cette société algérienne au bord de l’implosion. Son
limogeage de l’administration constitue un révélateur marquant de sa
liberté de ton au sein d’un pays rigide et cloisonné.
Le sujet du livre semble également
attrayant : l’histoire de deux frères nés en Algérie mais habitant en
France aux parcours antagonistes. A l’assimilation de l’un dans la
société française, Rachel, répond « une vie en pointillés » pour le plus
jeune contraint à errer sa peine dans la cité de sa ville. L’histoire
de leur père, ancien soldat SS de l’armée allemande, va par la force des
choses, les réunir dans une « communion » autour de sa mémoire. L’ainé,
le premier, cherchera à comprendre son histoire tragique en parcourant
l’Europe sur ses traces. Le silence de son père sur sa vie déclenchera
pour lui un tel électrochoc qu’il en endossera la responsabilité morale.
Le plus jeune des frères reprendra sa quête afin de préserver à sa
façon l’image d’un frère qui lui fut inconnu.
A travers ce récit l’auteur nous
plonge dans des lieux de mémoires du XXe siècle : du village algérien
massacré par le GIA* à la rencontre de descendants d’anciens nazis en
passant par la visite d’Auschwitz. En outre, il nous éclaire sur une
dimension peu connue de la débâcle allemande : l’installation de la
diaspora nazie aux quatre coins du monde. Une grande majorité
s’installera en Amérique du Sud mais leur père rejoindra les rangs de
l’armée indépendantiste algérienne après avoir fui à travers l’Europe et
le Moyen Orient.
En outre, le récit s’inspire de
l’histoire vraie d’un village qui connut le même destin à savoir le
massacre de ses habitants par le GIA.
Sa construction narrative apparait peu
commune, l’auteur s’attache à écrire de manière enchevêtrée l’histoire
des deux frères via leur journal intime. Ce choix d’écriture dénote la
possibilité pour l’auteur d’écrire plus librement et de renforcer ainsi
l’aspect réel du récit. A contrario, il permet un style d’écriture
relativement simple permettant aux protagonistes de donner leurs
opinions.
La faiblesse du roman prend racine
dans sa conception binaire du monde auquel se rattache un amalgame pour
le moins douteux. L’auteur s’ingénie à démontrer la similarité entre les
nazis coupable de crimes contre l’humanité, les groupes intégristes
algériens…et l’imam d’une banlieue française. N’y-a-t-il pas une
confusion dans sa recherche de la vérité? Des religieux dans un état de
droit peuvent-ils légitimement être assimilés à une « Gestapo islamiste ».
Il semble évident que le contexte et les actes sont différents dans les
trois cas de figure. Faire d’un imam (aussi critiquable qu’il peut
l’être par son influence dans l’espace public) un suppôt des nazis,
comparer explicitement des personnes s’opposant à lui comme des
résistants de la seconde guerre mondiale peut paraitre pour le moins
simpliste et révèle plus d’un manichéisme douteux qu’une analyse
poussée. La Shoah constitue un crime indicible dans l’histoire de
l’humanité. Il apparait peu opportun de comparer ce fait avec
l’influence de la religion au sein d’un quartier populaire aussi
déplorable soit-elle.
Le courage ne se résume pas tant à
surfer sur les peurs, justifiées ou non, mais de décrypter la complexité
des situations en s’approchant le plus près possible de la réalité. A
ce titre, « le village de l’allemand » déçoit.
* GIA : Groupement Islamique Armé, organisation islamiste algérienne responsable d’actions violentes et meurtrières durant la période de la guerre civile (1991-2000).
Publié aux Editions Gallimard.
dommage cher nado.que tu pretes ton blog pour faire lapublicite a un crypto-talmudiste anti islma et anti algerien.
RépondreSupprimerlu dans un blog a propos de ce dechet sans foi,ni honneur.
la fable de la fontaine.
L'ÂNE PORTANT DES RELIQUES.
Un baudet chargé de reliques s'imagina qu'on l'adorait :
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme siens l'encens et les cantiques.
Quelqu'un vit l'erreur, et lui
dit :
" Maître baudet, ôtez-vous de l'esprit
Une vanité si folle.
Ce n'est pas vous, c'est l'idole,
A qui cet honneur se rend,
Et que la gloire en est due. "
D'un magistrat ignorant
C'est la robe qu'on salue.
(Jean de la Fontaine).
khalfa02