«Celui
qui mettra le FLN au musée n’est pas encore né», clame
avec bravache Belkhadem. Il se retient à peine de faire
un amalgame dangereux entre les ennemis d’hier, les
harkis, et les adversaires politiques d’aujourd’hui,
comme le FNA qui a repris l’idée de la réappropriation
par le peuple d’un symbole qui nous est commun.
Dangereux, comme celui opéré par le FIS qui n’hésitait
pas à assimiler les électeurs réticents à son égard
d’inimitié envers Dieu. Peut-on, dans l’esprit de
Belkhadem, être contre son parti sans être contre le
pays ? Sinon, par glissement sémantique, peut-on être
contre le secrétaire général de ce parti, en
l’occurrence Belkhadem lui-même, sans être contre le FLN
dont il est aujourd’hui une des incarnations, et donc
contre l’Algérie ? Cela peut nous mener loin, et cela
nous a mené loin. Malgré toutes les objections
artificielles et confuses tendant à lever les
contradictions évidentes d’un parti qui «appartient à
tous» tout en appartenant à ses militants – donc à ses
dirigeants – une telle situation ne peut que susciter
des postures de «parti unique» lesquelles à leur tour
suscitent en réaction des contre-modèles similaires : le
FIS, encore lui, en est l’illustration. Le FLN est alors
obligé «d’absorber» les autres pour durer, au nom d’un
intérêt supérieur dont il serait le légataire universel.
A l’époque de la révolution, il s’agissait d’un combat
libérateur qui mettait la politique politicienne de
côté, et on pouvait le comprendre. Mais après
l’indépendance, la question se pose. Ou bien inventer la
révolution permanente pour reproduire le schéma
antérieur, et maintenir le FLN comme un «front»
regroupant diverses sensibilités, c’est l’ère Boumédiène,
ou bien transformer le FLN en parti – l’ère Chadli – et
nécessairement
affronter, un jour ou l’autre, la question du
multipartisme avec son corollaire concernant la nature
et l’identité de l’ex-parti unique, ex-Front
révolutionnaire. Tant que cette question n’est pas
résolue, la tentation de remise en cause de notre
identité commune, comme Algériens, de notre histoire, de
nos perspectives d’avenir sera toujours là. Sous sa
forme arabiste, comme ce fut le cas, islamiste,
berbériste, ou même libérale, peu importe. On opposera
toujours un sacré à un autre dès lors qu’il prétend
utiliser des arguments qui ne relèvent pas de l’ordre du
politique pour conquérir le pouvoir ou s’y maintenir, et
diriger ainsi notre vie au quotidien. Les militants du
FLN, et ses responsables, sont-ils au dessus de tout
soupçon pour prétendre être les héritiers d’une
révolution à la seule fin de nous gouverner ? Et comment
jugera-t-on alors leurs erreurs de gestion, leurs
ambitions humaines, leurs travers avérés, parfois leurs
crimes, sans juger, et sanctionner, l’Organisation qui
les a légitimés et qui en est la première responsable ?
Sans être ni pro-FLN ni anti-FLN , j'estime que mettre le FLN au placard constitue une insulte à la mémoire de nos martyrs.
RépondreSupprimerNos martyrs se retournent dans leurs tombes de savoir ce que font les tenants actuels de ce pauvre FLN qu'ils ont volé à ses vrais propriétaires : les Citoyens Algériens.....!!!
RépondreSupprimerLes vauriens feraient mieux de quitter le navire avant qu'il ne chavire , sinon ils boiront une bonne tasse et risquent même de se noyer .!
Ce ne serait pas une grosse perte d'ailleurs , mais plutôt une libération , inchallah !!!