dimanche 16 octobre 2011

L'amalgame de Belkhadem:«Celui qui mettra le FLN au musée n’est pas encore né»

«Celui qui mettra le FLN au musée n’est pas encore né», clame avec bravache Belkhadem. Il se retient à peine de faire un amalgame dangereux entre les ennemis d’hier, les harkis, et les adversaires politiques d’aujourd’hui, comme le FNA qui a repris l’idée de la réappropriation par le peuple d’un symbole qui nous est commun. Dangereux, comme celui opéré par le FIS qui n’hésitait pas à assimiler les électeurs réticents à son égard d’inimitié envers Dieu. Peut-on, dans l’esprit de Belkhadem, être contre son parti sans être contre le pays ? Sinon, par glissement sémantique, peut-on être contre le secrétaire général de ce parti, en l’occurrence Belkhadem lui-même, sans être contre le FLN dont il est aujourd’hui une des incarnations, et donc contre l’Algérie ? Cela peut nous mener loin, et cela nous a mené loin. Malgré toutes les objections artificielles et confuses tendant à lever les contradictions évidentes d’un parti qui «appartient à tous» tout en appartenant à ses militants – donc à ses dirigeants – une telle situation ne peut que susciter des postures de «parti unique» lesquelles à leur tour suscitent en réaction des contre-modèles similaires : le FIS, encore lui, en est l’illustration. Le FLN est alors obligé «d’absorber» les autres pour durer, au nom d’un intérêt supérieur dont il serait le légataire universel. A l’époque de la révolution, il s’agissait d’un combat libérateur qui mettait la politique politicienne de côté, et on pouvait le comprendre. Mais après l’indépendance, la question se pose. Ou bien inventer la révolution permanente pour reproduire le schéma antérieur, et maintenir le FLN comme un «front» regroupant diverses sensibilités, c’est l’ère Boumédiène, ou bien transformer le FLN en parti – l’ère Chadli – et nécessairement           affronter, un jour ou l’autre, la question du multipartisme avec son corollaire concernant la nature et l’identité de l’ex-parti unique, ex-Front révolutionnaire. Tant que cette question n’est pas résolue, la tentation de remise en cause de notre identité commune, comme Algériens, de notre histoire, de nos perspectives d’avenir sera toujours là. Sous sa forme arabiste, comme ce fut le cas, islamiste, berbériste, ou même libérale, peu importe. On opposera toujours un sacré à un autre dès lors qu’il prétend utiliser des arguments qui ne relèvent pas de l’ordre du politique pour conquérir le pouvoir ou s’y maintenir, et diriger ainsi notre vie au quotidien. Les militants du FLN, et ses responsables, sont-ils au dessus de tout soupçon pour prétendre être les héritiers d’une révolution à la seule fin de nous gouverner ? Et comment jugera-t-on alors leurs erreurs de gestion, leurs ambitions humaines, leurs travers avérés, parfois leurs crimes, sans juger, et sanctionner, l’Organisation qui les a légitimés et qui en est la première responsable ? 

2 commentaires:

  1. Sans être ni pro-FLN ni anti-FLN , j'estime que mettre le FLN au placard constitue une insulte à la mémoire de nos martyrs.

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  2. Nos martyrs se retournent dans leurs tombes de savoir ce que font les tenants actuels de ce pauvre FLN qu'ils ont volé à ses vrais propriétaires : les Citoyens Algériens.....!!!

    Les vauriens feraient mieux de quitter le navire avant qu'il ne chavire , sinon ils boiront une bonne tasse et risquent même de se noyer .!

    Ce ne serait pas une grosse perte d'ailleurs , mais plutôt une libération , inchallah !!!

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