samedi 24 septembre 2011

D'Algérie, elle appelle à prendre les armes : Aicha Kadhafi embarrasse Alger

Réfugiée politique ou humanitaire ? Aïcha Kadhafi qui a trouvé asile en Algérie depuis le 29 août dernier a assuré vendredi 23 septembre que son père se portait bien et combattait sur le terrain. Aïcha Kadhafi s'en est également pris aux nouvelles autorités qu'elle a qualifiées de traîtres, dans une intervention téléphonique sur la chaîne Arraï basée en Syrie. Aïcha Kadhafi, sa mère Safia et ses deux frères Hannibal et Mohamed ont été accueillis par les autorités algériennes pour des « raisons humanitaires ».
« Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts », a déclaré Aïcha Kadhafi sur la chaîne qui diffuse régulièrement des messages de dignitaires de l'ancien régime. « Vous pouvez être fiers de votre leader », a-t-elle ajouté. Et d'appeler le « peuple résistant » de Libye à se « soulever » contre les nouvelles autorités qualifiées de « traîtres ».
Aïcha Kadhafi, 35 ans, qui aurait accouché d’une fille dès son arrivée sur le sol algérien a qualifié « le nouveau gouvernement » de « mascarade ».
Aïcha s'en est pris aux responsables du CNT, citant notamment Mahmoud Jibril, numéro deux du Conseil, Abdelhafiz Ghoga, vice-président du CNT et Abdelhakim Belhadj, commandant militaire de Tripoli. Des hommes qu'elle qualifie de « traîtres qui ont rompu leur serment d'allégeance » au régime du colonel Kadhafi.
Les propos de la fille de Kadhafi posent un double problème. Autant pour elle que pour les autorités algériennes qui imposent un black-out total sur le lieu de villégiature des Kadhafi.
Si cette ancienne avocate a trouvé refuge en Algérie avec une partie de sa famille pour des « strictement raisons humanitaires », son statut l’autorise-t-elle à intervenir dans les médias, à faire des appels à la guerre, à fustiger la nouvelle autorité en Libye et à qualifier ses responsables de traitres ?
C'est que son intervention à la chaîne syrienne lui donne de facto un statut de réfugiée et d’opposante politique, ce qui met en porte-à-faux les autorités algériennes.
Alors que le gouvernement algérien annonçait vendredi 23 septembre le début de l’officialisation de ses relations avec le CNT, la sortie médiatique d’Aïcha Kadhafi pourrait être perçue comme un acte de trahison de la part des nouveaux maitres de Tripoli.
C’est d’autant plus vrai que le CNT avait réclamé l’extradition des quatre membres de la famille de Khadafi, aussitôt leur entrée sur le sol algérien connue, pour être traduits devant la justice libyenne.
Déjà franchement encombrants, les Kadhafi deviennent aujourd'hui très embarrassants pour le pouvoir algérien.
Désormais, celui n'a pas l'embarras du choix. Faire taire l'hôtesse encombrante ou lui demander de trouver vite un autre refuge, le choix est limité.


AFP

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