Le FLN au musée, est une demande qui est soutenue même par les moudjahidine.
C’est une véritable bombe qu’a jetée hier, le secrétaire général de
l’Organisation des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, quand il a soutenu
que la place du FLN au lendemain de l’indépendance était au musée. «Le
FLN aurait pu passer à un autre sigle plus proche de la réalité
post-indépendance afin de rester dans le sillage du respect de la
mémoire de la Révolution» a déclaré, sans sourciller, M. Abadou.
«Malheureusement, ce n’est pas le cas pour ce dernier», a-t-il
regretté ajoutant en marge de son intervention au Club du moudjahid: «Le
flambeau de l’Armée de libération nationale (ALN) est passé à l’Armée
nationale populaire (ANP), pour continuer dignement le combat des
martyrs de la Révolution algérienne.»
Le secrétaire général de l’Organisation des moudjahidine s’exprimait
en marge de la commémoration du 55e anniversaire du martyr Mustapha
Khodja, plus connu sous le nom de Ali Khodja, une cérémonie organisée
par l’association Machaâl Echahid au Club du moudjahid. Il va sans dire
que cette déclaration fera du bruit dans le microcosme politique,
surtout qu’elle vient du premier responsable d’une organisation dont les
membres ont justement libéré le pays sous la bannière du FLN.
La déclaration donnera également du grain à moudre à une tendance qui
se manifeste de plus en plus et selon laquelle «la place du FLN est au
musée». Par ailleurs, la célébration de ce 55e anniversaire de la mort
du martyr Ali Khodja a regroupé beaucoup de monde. Le martyr Ali Khodja a
été à l’origine de la création d’un commando de choc dans la Wilaya IV
historique, portant son nom.
«Le commando de l’Armée nationale de libération semait la peur dans
les rangs de l’armée coloniale française au point de la faire douter de
ses propres méthodes et forces, et ce malgré le peu de moyens dont
disposait notre organisation à l’époque», a témoigné Omar Ramadhan,
moudjahid et ancien membre de commando Ali Khodja. Pour sa part, M
Abadou a rappelé l’importance de l’engagement du martyr Ali Khodja, tout
en mettant en évidence l’importance de la connaissance et de l’écriture
de l’Histoire pour les générations post-indépendance.
«La bataille du développement national est un complément à la guerre
de Libération nationale. Chaque génération est responsable de l’avenir
du pays», a-t-il souligné. Abordant l’historique de l’organisation du
commando, le secrétaire général de l’ONM a rappelé solennellement le
principe du respect de la Déclaration du 1er Novembre 1954.
«Toute dérive aux principes de Abane Ramdane, Krim Belkacem, Rabah
Bitat, Mohamed Boudiaf et tous les martyrs de la Révolution, est
considérée comme une trahison à la Révolution algérienne», a ajouté M
Abadou. Invité à prendre la parole, l’écrivain Hocine Aït Idir, auteur
du livre Commando Ali Khodja, a retracé l’ensemble du processus de la
création et de l’organisation du commando par le défunt Ali Khodja qui a
propulsé l’image de marque de la Révolution algérienne qui était
engagée dans la voie de l’indépendance du pays, de la liberté et de la
dignité.
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