Protéger légalement le couple FLN-ALN de toute instrumentalisation
politicienne. Voila le contenu d’une proposition de loi portant
amendement de la Loi 99-07 relative au Moudjahid et au Chahid. Cette
initiative est l’émanation d’un groupe de vingt-deux députés, pour la
majorité des élus du Front national algérien (FNA) et des indépendants.
Outre la protection « des symboles de la révolution, la mémoire des
Chouhadas et la dignité de leurs ayants droits et des Moudjahidines »
garantie par la loi fondamentale, la loi 99-07 du 5 avril 1999 relative
au Moudjahid et au Chahid « énonce les règles de promotion et de
valorisation du patrimoine historique de la lutte de libération
nationale », rappellent les signataires de la proposition de loi,
déposée au bureau de l’APN sous le numéro 24.
La présente proposition de loi vise à « compléter le recensement de
ces symboles en vue d’étendre et garantir, de manière exhaustive, la
protection légale sur tous les éléments du patrimoine historique et
culturel de la Nation », explique M. Ali Brahimi, député indépendant et
délégué des signataires.
Symboles de la Révolution
M. Brahimi considère qu’il « absurde que la déclaration du premier
novembre 1954 soit consacrée symbole de la libération nationale tandis
que le couple FLN-ALN qui en est à l’origine est ignoré. »
L’Algérie assiste, ajoute-t-il « à l’instrumentalisation politicienne
d’un grandiose combat anti colonial par des acteurs qui n’étaient pas
toujours à son avant-garde hier lorsqu’il fallait affronter l’Armée
française et les colons. Grâce au peuple et au FLN-ALN, cette épopée
nationale a abouti et sa mémoire mérite d’être protégée par l’Etat
auquel elle a donné naissance ».
Pour le député, les « authentiques Moudjahiddines et les valeureux
Chahids ont le droit de voir l’objet des sacrifices de leur jeunesse mis
à l’abri des erreurs, fautes et dérives d’intérêts bien actuels. C’est
là le seul moyen de cultiver le respect de l’histoire de la Nation et
partant l’amour de la patrie chez les générations postindépendance qui
ont aussi le droit. »
Patrimoine commun
Ceci dit, le député de la wilaya de Bouira estime que cette
initiative, « totalement étrangère aux conflits internes qui agitent le
parti du FLN, n’est nullement dirigée contre ses militants que je
respecte autant qu’ils me respectent. Ils ont leur vision et sont
parfaitement en droit de s’organiser autour d’elle dès lors qu’ils ne
s’approprient pas le capital commun du combat de tout un peuple».
Tel que proposé, l’amendement introduit donc dans son article 52 le
binôme FLN-ALN comme étant des symboles à protéger au même titre que
d’autres symboles dont l’hymne national, le chahid, le moudjahid, la
veuve de chahid, les hauts faits historiques et les places et lieux
abritant les stèles commémoratives.
Le texte de loi propose aussi un article 52 bis qui stipule que «
l’usage des mêmes noms, sigles et autres signes distinctifs appartenant
aux organisations symboles de la révolution de libération nationale est
prohibé. Les organisations dont les appellations et sigles utilisent
ces symboles sont tenues d’y renoncer dans un délai de six mois à
compter de la promulgation de la présente loi ».
Boudiaf voulait mettre le FLN au musée
Prés de 50 ans après indépendance de l’Algérie, de plus en plus de
voix s’élèvent, y compris parmi la famille révolutionnaire, pour appeler
à mettre le FLN au musée.
Mohamed Boudiaf, héros de la révolution, assassiné le 29 juin 1992
six mois après avoir été ramené au pouvoir, était l’un des rares hommes
politiques algériens à avoir demandé que le FLN soit remit au musée de
l’Histoire.
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