Malgré ses multiples tentatives d’excuses, ses off regrettant
l’époque bling bling et hyperprésidente il n’en demeure pas moins que
Nicolas Sarkozy reste marqué par cette période. Le fouquet’s et le casse
toi pauv’ con ont fait des dégâts, l’image d’un président impulsif et
vulgaire dépassé par les évènements est restée. Et ses excuses loin
d’être bien vues ont été moquées, en effet sa nervosité naturelle dégage
un manque d'honnêteté qui ne lui permettra, à mon avis, pas de
rattraper les deux premières années catastrophiques pour son image.
Une mauvaise méthode (de communication) :
Un monopole télévisuel (8 chaines) organisé à peine 2 jours après la
présentation du programme de Hollande, avec un axe d’intervention
portant sur la phase post présidentielle, c’est sur nous sommes dans un
beau cas de «présidat» (président candidat), le problème c’est qu’il ne
l’assume pas ouvertement. Alors si Mitterrand l’a fait en 1988 en
n’officialisant sa candidature que 1 mois avant la présidentielle, la
situation n’est pas comparable (cohabitation, popularité différente,
époque différente...). Nicolas Sarkozy pêche par une image manquant de
sincérité, il le sait, et pourtant il persiste dans la voie du déni, en
refusant de se qualifier candidat tout en l’étant.
Des ressorts inchangés et épuisés :
Hier nous avons eu le droit au traditionnel plan en trois parties
made by Elysée afin de justifier l’état économique du pays : 1)La crise
est passé par la, 2)Nous nous en sortons mieux que les autres (il cite
alors l’exemple du chômage américain, qui pourtant atteint son taux le
plus bas depuis deux ans) et enfin 3) Si nous nous en sortons bien c’est
en raison la politique ambitieuse qui a été mené et en raison du
courage des Français. Mais au delà de ce plan classique qui ne passe
plus, Nicolas Sarkozy envoie sa cour chasser l'électorat, l'électorat
centriste tout d’abord avec Laurent Wauquiez par exemple, l'électorat
traditionnel de la droite avec J-F Copé et bien entendu l'électorat
frontiste avec Claude Guéant. Sans oublier l'électron libre, voire trop
libre qu’est Nadine Morano, qui m’évoque plus de pitié qu’autre chose...
Un parti qui se délite :
Envoyer ses lieutenants chasser un peu partout c’est bien, mais cet
UMP alliance des droites paraît aujourd’hui de plus en plus fragile, la
droite populaire exprime sans cesse son mécontent, la droite libérale
n’existe plus et que dire des «Gaullistes», un tant soit peu qu’ils
aient déjà existé à l’UMP ! Ce parti ressemble à un volcan qui s’apprête
à exploser.
Un président épuisé :
Il suffisait de le voir sur TF1 dimanche pour comprendre la fatigue
dans laquelle il se situe, il avoue d’ailleurs lui même avoir eu à gérer
5 années «lourdes». Et c’est vrai que ces 5 années ont épuisé les
Français, la rupture qu’il incarnait si bien en 2007 s’est volatilisé.
Or un la présidence étant déjà d’une lourde responsabilité, être
président c’est se renouveler ne pas sombrer dans la routine faire
preuve de dynamisme, or nous sentons un homme profondément marqué,
fatigué, presque las de sa fonction !
Un bilan accablant
Dette qui s’envole, chômage au plus haut, perspectives de croissance
en berne, écart de salaires entre riches et pauvres qui s’accentue,
crise du logement... Alors oui la crise est passé par la, mais les
mesures structurelles tardent à venir, depuis 2008 et l’arrivée de la
crise tout à soit disant été fait pour limiter les effets de cette
dernière, mais malheureusement en se plongeant dans le détail, les
mesures mises en place par Sarkozy ne sont pour la plus part que des
effets d’annonce, pour ne citer l’exemple de la RGPP avec la suppression
d’un fonctionnaire sur 2, cette mesure d’une manière effective ne
rapporte que peu d’argent, pour preuve une année de TVA réduite dans la
restauration coûte autant que 3 années (ou à peine moins ! ) de RGPP!
Des propositions inefficaces :
Si l’on enlève les copiés collés du programme à Hollande (banque
publique d’investissement par exemple), ou les mesures s’y approchant
(les nouvelles lois régissant l’apprentissage en entreprise qui se
rapproche étrangement du contrat de génération), Nicolas Sarkozy fait
preuve d’une faiblesse marquante. La TVA sociale par exemple, qui ne
fera qu’augmenter les prix, faire peser sur les classes moyennes un peu
plus la crise, tout en n’ayant aucun impact sur l’économie, tous les
économistes le disent, pour qu’une TVA «sociale» marche il faut que le
taux soit plus élevé, or si le taux est plus élevé le pouvoir d’achat va
baisser et les effets positifs sur les relocalisations seront anéanties
par la baisse de la consommation. Autre exemple la hausse de la TVA,
alors que les plus riches ne payent en moyenne que 12% d’impôts et les
plus pauvres 60% (en raison justement de la TVA), Nicolas Sarkozy va
augmenter la TVA sans aucun effort de taxation sur les plus riches,
encore une fois la rigueur mais pas pour tous !
Malgré tout, une élection ne se gagne que le dernier mois, il deviens
donc évident pour nous à gauche que faire une campagne pleine et propre
est essentiel afin de pouvoir gagner.
Arthur Courty
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