lundi 2 janvier 2012

Guéant ne veut "pas d'empoignade" sur l'islam en France dans la campagne présidentielle

PARIS (AP) — Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, affirme dans un entretien au "Monde" daté de mardi que 237 verbalisations ont débouché sur six condamnations à une amende depuis l'entrée en vigueur en avril dernier de la loi interdisant le port du voile intégral. Il "ne veu(t) pas que ce thème (de l'islam en France) soit un sujet d'empoignades" dans la campagne présidentielle.
Selon le ministre, "286 contrôles ont été effectués, qui ont donné lieu à 237 verbalisations. Ces procédures ont débouché sur six jugements, entraînant six condamnations à une amende". "Pour l'instant, aucun stage de citoyenneté n'a été mis en oeuvre", précise-t-il.
M. Guéant juge par ailleurs "frappant de constater que près du quart des personnes contrôlées sont des converties" à l'islam et estime que l'"on peut y voir une volonté d'afficher une identité nouvelle mais aussi une certaine provocation". Il ne précise pas comment les autorités ont connaissance du fait que ces femmes seraient converties et non élevées dans la religion musulmane.

"La loi s'applique sereinement, en dépit d'incidents en petit nombre. Il nous semble que le port du voile intégral est nettement moins fréquent", affirme le ministre, pour qui "si la loi n'a pas encore entraîné sa disparition totale, elle remplit quand même son objectif". "A notre sens, il faut désormais éviter de légiférer de manière supplémentaire (...) La jurisprudence qui se dessine (...) est suffisante et nous convient".
Claude Guéant fait par ailleurs état d'une "montée de discours (islamistes) radicaux qui nous remontent depuis quelques mois du terrain". Il cite notamment "des prêches antisémites, anti-Occidentaux ou discriminatoires". "Il faut réagir. Ce sont des comportements, certes marginaux, mais qui agressent et minent notre pacte républicain. Ils sont intolérables", dit-il.
Le ministre de l'Intérieur précise sans livrer plus de détails qu'une "procédure d'expulsion (...) est actuellement envisagée à l'encontre d'un imam (étranger) et devrait déboucher courant janvier". "Lorsqu'il s'agit de prédicateurs français, c'est le code pénal qui s'applique", souligne-t-il.
Pour Claude Guéant, dans la mesure où "la religion musulmane est désormais la deuxième religion de France, avec quatre millions de personnes, dont 800.000 pratiquants réguliers", "il faut faire en sorte que les choses se passent au mieux pour l'immense majorité des musulmans qui respectent les règles républicaines et adoptent nos valeurs, qui ont besoin de lieux de culte et d'une compréhension de la société".
"Je ne veux pas que ce thème soit un sujet d'empoignades. Et, si ce devait être le cas, cela ne viendra certainement pas de notre formation politique", assure M. Guéant. AP
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