On les voit applaudir les révoltes et les printemps arabes,
mais quand il s'est agi de la Palestine on hésite et on se prémunit de toute
déclaration comme s'il fallait rester discret, pour ne pas dire honteux, de ce
qu'on va dire ou faire concernant la demande palestinienne d'obtenir un siège à
part entière à l'ONU.
A ce titre la France de Sarkozy est un exemple édifiant.
On évoque pour la France plusieurs options. On parle de l'abstention active
pour ne pas fâcher le berger ni affamer le loup comme on dit chez nous. On
parle aussi de convaincre Abbès d'abandonner son idée en contre-partie d'un
soutien plus efficace de la France dans ses négociations difficiles avec les
Israéliens. Une idée et des intentions plus que des faits. Depuis son arrivée
au pouvoir, Sarkozy a surtout eu une politique favorable à Israël.
Il y a aussi cette alternative des nostalgiques qui espèrent
voir la France faire entendre une voix particulière comme à l'époque de De
Gaulle ou de Chirac. Une option qui tient de la politique-fiction selon les
analystes les plus sérieux. Jusque-là la
France a soutenu l'existence d'un Etat palestinien viable avec des frontières
communes avec Israël, mais sans jamais donner des échéances précises ou encore
des condamnations claires des installations de nouvelles colonies sur les
territoires palestiniens. Des digressions sur la position de la France alors
que 110 parlementaires de gauche et de
droite ont adressé une lettre ouverte à Sarkozy
pour le décider à refuser la reconnaissance unilatérale d'un Etat
palestinien. Un texte qualifié de
«lamentable» par l'ancien chef de la diplomatie français Hubert Vedrine.
Effectivement, une telle position reviendrait à accorder un blanc seing au
Premier ministre israélien au détriment des Palestiniens acculés d'ailleurs à
une telle manœuvre à cause de l'entêtement du pouvoir israélien, décidé à
obtenir toutes les concessions de la part des Palestiniens, sans céder à la
moindre revendication. Au moment où le
président Sarkozy va en Libye et soutient une révolte populaire, défend tous
les printemps dits arabes, c'est quand même un comble de le voir aussi peu
précis quant à sa position qu'il devra afficher officiellement lors de la
grand-messe de l'AG de l'ONU. Cela n'a peut-être rien à voir, mais il est vrai
qu'en Cisjordanie et à Ghaza, on n'a pas encore trouvé de pétrole.
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