Pour avoir réussi
à installer, au pouvoir, la bande interlope de Benghazi, l'armée
française aurait, selon le Canard enchaîné, bénéficié de
substantielles augmentations de salaires. Pas moins de onze généraux
français devraient palper un bonus de 6 700 euros par an. Plus bas
dans la hiérarchie il y aurait des augmentations de 320 à 560 euros
pour tous les officiers touchant des soldes de plus de 5 000 euros
par mois. Dans le même temps, en Libye, l'heure est à d'autres
préoccupations. A commencer par un grave problème de ressources
financières. Etant donné que même les donateurs traînent des pieds
avant de libérer les aides promises. Il n'est pas encore question
des milliards de dollars «gelés», en guise de sanction contre le
pouvoir déchu. En ce qui les concerne, on ne sait toujours pas ce
qu'il va en advenir et pourquoi ils ne sont toujours pas mis à la
disposition de l'autorité choisie par les geleurs eux-mêmes. En
fait, cela relève du droit discrétionnaire de la «communauté
internationale», que les prétendus nouveaux dirigeants du pays
n'osent pas bousculer. Ils attendront donc sagement qu'elle se
décide. En attendant, on le voit tous les jours, ils doivent
démontrer qu'ils sont capables de gérer ce qu'on leur a donné. Ces
derniers jours, ils ont nommé un Premier ministre, frais émoulu des
Etats-Unis, qui commence à donner de la voix. Il faut savoir que
cela fait un moment qu'il a été demandé aux hordes armées qui
sévissent à Tripoli d'en sortir et de rendre les armes. Tout dit
qu'elles ne le feront pas, puisqu'elles ont refusé d'obtempérer
depuis le début et qu'il n'y a aucune raison qu'elles le fassent
maintenant. Avant cet ordre, c'est la population qui manifeste tous
les jours pour le même motif. Car c'est elle qui paie le prix en
exactions de toutes sortes, que le comité de rédaction international
ne voit pas. Dans deux semaines, le gouvernement va l'appeler à
«fermer la capitale à la circulation» le 20 décembre, en cas de
refus des hordes armées. Sans mesurer le culot d'un tel appel.
Résumons la situation. Pendant des mois la population a crié, par
millions, sa colère contre les bombardements et contre le fait qu'on
veuille élire à sa place ses gouvernants. Pendant qu'elle criait les
bombes étouffaient ses cris. Les hordes ont pu à la fin entrer à
Tripoli et l'obliger de s'aligner, à coup de massacres. Aujourd'hui
on lui demande d'aider les gouvernants à s'opposer à leurs propres
troupes. Ceux qui ne délirent pas en chœur avec l'opinion formatée
par l'Alliance atlantique et ses médias, n'auront aucun mal à juger
que ce qui se passe est trop de la moitié. Pour les autres, les
décérébrés, ils n'auront qu'à continuer d'admirer l'image d'Epinal
de «révolutionnaires», juste un peu turbulents, qui ne reviennent
encore pas de leur «victoire». Jusqu'au jour où il faudra bien que
fasse déflagration la brutale réalité d'une guerre de prédation, peu
importe qui en seront les «bons» qui seront choisis par Washington,
Londres et consorts. Il nous suffit d'en connaître les victimes et
les bénéficiaires.
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