L’armée, les forces auxiliaires et les unités de police
marocaines occupent de force le territoire sahraoui en 1975 « la marche
verte »
Mohamed VI n'en
rate pas une pour tordre le coup à la réalité, se poser en victime
et bafouer le droit international, pour autant qu'il lui soit
appliqué un jour. Pour autant, aussi, que les Nations unies ne
finissent pas par se dissoudre pour que le diktat réel se manifeste
ouvertement. Dans ce contexte très favorable à l'iniquité, le
monarque appelle à la construction de l'ensemble nord-africain. Au
passage, l'Algérie est invitée en filigrane à envoyer le Polisario
et ses réfugiés aller chercher asile ailleurs. Car c'est de cela
qu'il s'agit et de rien d'autre. De façon, croit-il, à chasser de la
scène ce peuple qui témoigne que la terre spoliée lui appartient.
Comptant bien sûr, croit-il aussi, mater à huis clos les Sahraouis
qui mènent la vie dure à sa soldatesque. Oubliant ce faisant,
surtout, qu'on ne peut appeler à l'unité ses voisins quand on
affiche une volonté de prédation et d'expansion territoriale. Le
dernier des niais ne s'y laisserait pas prendre. Donc, sa majesté
n'a aucune intention de céder un iota de sa souveraineté à une Union
qui est censée balayer les frontières et les féodalités, au profit
de l'épanouissement collectif des Nord-Africains, Sahraouis y
compris. Dans ce cas, ces derniers auraient adhéré de plein gré à la
reconfiguration de la région. Ce que M6 empêche de se faire et qui
nous pousse à une autre réflexion. Ce serait bien de remonter à
l'origine du problème et de nous rappeler les différents
protagonistes qui ont concouru à créer la situation actuelle.
On est en décembre 1975, quelques semaines après la Marche verte
A
l'automne 1975, l'Espagne livre le territoire au Maroc et à la
Mauritanie, qui l'envahissent le premier par le nord et la seconde
par le sud. Fuyant les hordes déchaînées, des dizaines de milliers
d'habitants sont rentrés en Algérie. Le fait accompli du Makhzen a
pu, par la suite, s'établir avec le retrait de la Mauritanie.
Suivant la logique makhzénienne, ce ne serait alors pas juste du
tout que le Maroc s'empare tout seul du Sahara occidental. La
Mauritanie devrait se plaindre à l'ONU de l'arnaque en cours, qui
l'exclut de l'affaire, selon le principe "pourquoi lui et pas moi",
parce que les Européens et les Etats-Unis, qui font tout pour que le
roitelet de l'Ouest conserve son trône, gèlent pour lui tout seul
cette résolution qui avait sommé son père à organiser un référendum
d'autodétermination, il y a plus de dix ans. Ce ne serait pas juste
que la Mauritanie qui c'était retirée d'elle-même perde la part de
territoire que Hassan II ne lui avait pas contestée. Au train où
vont les choses et pour respecter l'objectif réduit de la
folklorique "Marche verte", la Séguia El Hamra et le Rio de Oro ne
devraient pas revenir au seul Maroc. Mais M6 ne fait pas du tout
allusion à ce qui a présidé à l'occupation et au découpage concerté
du pays sahraoui. Il le revendique en entier et se targue de
vouloir, ainsi, défendre l'unité du royaume. Faisant par là même
preuve d'une mauvaise foi inqualifiable. Parce qu'il suffirait que
Nouakchott se rappelle à son bon souvenir en exhibant ce qu'il faut
comme accords conclus pour le faire se contorsionner de confusion.
Peut-être fait-il tout ce qu'il faut pour que cela ne se produise
pas.
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