Quelle ironie du sort ! L'Algérie a tout fait, vainement,
pour attirer les investisseurs et pouvoir ainsi faire décoller son économie. En
vain. Pas assez attractive, lui jetait-on à la figure. Trop de bureaucratie.
Pas de fonciers là où il faut. Encore trop d'insécurité. Toujours en bas des
classements mondiaux pour ce qui est des affaires. Trop mal dirigé ce pays,
décidément, il faut tout y changer : à commencer par le pouvoir. La réponse du
berger à la bergère est venue en 2009, lorsque ce pouvoir précisément s'est
senti assez solide, son chef, le président, fort de son troisième mandat.
Désormais, avec la fameuse LFC du 51/49, l'économie sera verrouillée. Puisque
l'investisseur étranger ne veut pas venir chez nous, on va se faire désirer en
lui fermant la porte au nez. Ce comportement paraît paradoxal et n'a pas manqué
de soulever un tollé général. On se retrouve ainsi dans une situation
surréaliste où le demandeur d'investissements, c'est-à-dire la partie
algérienne, fait la fine bouche, et l'investisseur potentiel, l'étranger qui
refuse pourtant d'investir préférant fourguer sa camelote, devient fou de rage.
Le bras de fer a duré jusqu'au début des révolutions arabes. Le pouvoir a eu
peur ensuite et a opéré des virages, l'air de rien, à 180 degrés. Puis voilà
que l'investisseur étranger en question se retrouve en pleine crise mondiale.
Ses banques sont sur le gril et il n'a même plus d'argent pour investir. Pire :
c'est à présent lui, en panne de liquidités, qui se retrouve en situation de
demander à l'Algérie de venir investir ses réserves d'argent. Question :
comment l'Algérie, encore incapable d'investir chez elle pour se développer -
autrement qu'en confiant son argent à des prestataires, notamment chinois, pour
édifier des infrastructures dits structurants - peut-elle aller investir au
Portugal ou en Grèce ? Il ne suffit pas d'avoir de l'argent, il faut aussi la
technologie, le savoir-faire, l'organisation, la gestion, l'expertise
financière, bref, tout ce qui nous manque et fait de nous un pays sous-développé.
A la limite, lorsque Sonatrach et Sonelgaz investissent à l'étranger, elles ont
leur domaine de compétence. Elles prospecteront comme elles pourront,
participeront éventuellement à la distribution ou s'associeront avec des
partenaires pour des réalisations de pipe-lines - en attendant l'acquisition
d'expériences dans l'énergie solaire. Tout autre investissement est de l'argent
perdu. Il vaut mieux continuer d’accorder
des ‘’crédits’’ aux jeunes, recruter encore plus de fonctionnaires
bureaucrates et payer autrui pour nous faire des métros, des autoroutes, des
usines de dessalement et des logements que d'aller en Grèce ou ailleurs jouer
aux investisseurs et dilapider notre économie.
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