Les femmes pourront voter et se présenter aux élections municipales de 2015. Elles auront aussi le droit de faire leur entrée au Majlis al-Choura, le conseil consultatif du royaume.
Avancée historique en vue pour les femmes d'Arabie saoudite. Le roi
Abdallah a annoncé dimanche, lors de son discours annuel devant le
Majlis al-Choura, le conseil consultatif du royaume, l'octroi aux
Saoudiennes du droit de vote lors des élections municipales. Elles
pourront non seulement déposer leur bulletin dans l'urne mais aussi se
présenter. Enfin elles auront le droit de faire leur entrée au Majlis al-Choura,
dont les membres sont désignés par le roi. Cet organe évalue les
propositions de loi mais ne peux pas les modifier ou s'y opposer.
Cette
annonce n'entre pas en vigueur immédiatement. Les prochaines
municipales, la seule élection, qui existe dans le royaume
ultraconservateur, a lieu jeudi. Celles ouvertes aux femmes sont les
suivantes : celles de 2015. Les municipales saoudiennes permettent de
désigner la moitié des conseillers municipaux et les conseils ont eux
même des pouvoirs limités.
Le roi pour «une modernisation équilibrée»
«Nous
refusons la marginalisation du rôle de la femme dans la société
saoudienne dans tous les domaines», a justifié le monarque de 87 ans,
expliquant avoir décidé de ces avancées «après consultations avec
plusieurs oulémas (théologiens musulmans, ndlr)». Selon des sources
officielles, le Majlis al-Choura avait toutefois uniquement recommandé
d'autoriser les femmes à voter, mais pas à se présenter au scrutin de
2015. «Il est dans l'intérêt de notre patrie et du citoyen que l'on ne
s'arrête pas devant les aléas du siècle», a plaidé le souverain,
semblant faire allusion aux islamistes extrémistes qui s'opposent, au
nom de la religion, à toute amélioration du statut de la femme. «Une
modernisation équilibrée, en conformité avec nos valeurs islamiques qui
défendent les droits, est une demande importante dans ce siècle où il
n'y a plus de place aux récalcitrants», a-t-il insisté.
«C'est
une fantastique nouvelle» s'est réjouie l'écrivain et activiste
féministe Wajeha al-Huwaider. «La voix des femmes est enfin entendue,
maintenant il faut faire tomber les autres barrières qui interdisent aux
femmes de conduire et qui leur imposent d'avoir l'autorisation d'un
homme pour nombre des actes de la vie quotidienne».
Pour les
Saoudiennes, il est toujours en effet impossible de quitter le pays ou
de travailler ou même parfois de se faire opérer sans obtenir
l'autorisation d'un tuteur : mari, père, fils, frère… De même, une fatwa
(et non une loi) leur interdit de conduire. L'exemple a été très médiatisé cet été quand plusieurs femmes ont bravé les usages et pris le volant, certaines se faisant arrêtées. L'une d'elle, Manal al-Chérif,
qui a été détenue 10 jours en mai, n'a pas non plus dissimulé sa joie.
«C'est une décision historique». «Pour la première fois, les femmes
seront des partenaires dans les prises de décision», a-t-elle commenté à
l'AFP avant d'ajouter prudente: «L'essentiel, c'est que ces décisions
soient mises en œuvre».
AFP via Figaro
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