Comme il fallait s’y attendre, le documentaire diffusé
sur Canal Plus dans la soirée de lundi 19 septembre n’aura voulu
qu’ajouter de fausses vérités à un torrent de boue glauque que des
journalistes en mal de notoriété ont déversé sur la mémoire d’hommes de
foi qui ont prouvé leur amour pour l’Algérie. Moins qu’une piètre
diatribe contre l’armée algérienne, le travail de Jean-Baptiste Rivoire
sur l’assassinat des moines de Tibhirine offense, par sa misère morale
et intellectuelle, les corps de sécurité et autres citoyens qui ont subi
les atrocités du terrorisme ainsi que tous les observateurs algériens
ou étrangers outrés par ce manque flagrant de professionnalisme.
Œuvre grossière de propagande, la fiction orchestrée par
l’indélicat collègue de feu Didier Contant doit heurter la corporation
internationale des journalistes tant les conditions élémentaires de
l’enquête journalistique ont fait défaut. Coup d’œil sur un journalisme
ruiné par la manipulation.
Anciens du DRS sur parole
Après de longues minutes de réchauffé, comme rappel trompeur sur les faits, tout veut reposer sur ces accusations proférées par des hommes sans visage. Or, en Algérie, les délateurs anonymes ne sont pas aimés, on les appelle «Bouchkara», ce qui signifie les «gens au sac sur la tête» soit des mouchards, des indicateurs qui n’ont pas le courage d’assumer leurs dires. Pour ceux qu’on présente comme des ex-agents du DRS, il est à parier que le fait que le pseudo-documentaire de Canal Plus n’ait pas voulu révéler leurs visages entame la crédibilité des témoignages. Surtout que pour Karim Moulay et Abdelkader Tigha, cette précaution exagérée n’avait pas été prise par un passé récent. Alors, que doit-on penser des explications de personnages quasi fictifs ? Comment le prétendu lieutenant Kamel et son acolyte Rachid peuvent-ils nous persuader qu’ils ont été vraiment en poste au CTRI de Blida ?
Des fantômes plaisantins de la DST
Il en est de même pour le soi-disant officier supérieur de la DST, témoin, mais que Rivoire protège, sans qu’on sache pourquoi, en préservant son anonymat. Si cet homme existe et qu’il est toujours en exercice, on croit savoir qu’il n’a pas à témoigner pour un documentaire à moins que sa hiérarchie le lui ait ordonné, ce qui constituerait une vilaine marque d’hostilité de l’Etat français envers l’Etat algérien. Si cet officier supérieur n’est plus tenu par le secret et le devoir de réserve, alors qu’il s’affiche comme un témoin à écouter dans la transparence, voire devant les juges. Sinon, à l’instar de celui des agents de papier du DRS, son discours garde le caractère fantaisiste du récit sans preuve. D’ailleurs, des sources bien informées ont laissé entendre que l’individu, se faisant passer pour un fin limier des services de renseignements français, serait en réalité le préfet Rémy Pautrat, ex-numéro 2 du secrétariat du ministère de la Défense français. Un fonctionnaire réputé pour sa propension à alimenter des rumeurs par de fausses indiscrétions. Par exemple, on retiendra que c’est lui, selon la sœur de l’un des moines assassiné, Nicole Chevillard, qui se serait chargé de colporter les propos désobligeants d’un haut gradé de la DST, en l’occurrence Raymond Nart. C’est lors du procès portant sur les attentats du RER parisien, où l’on devait juger Rachid Ramda, que la parente d’une des victimes de Tibhirine apprendra que ce Raymond NART serait connu lui aussi pour sa tendance à prêcher le faux. «Vous savez, il ne faut pas toujours croire ce que raconte Raymond Nart. Il aime bien plaisanter», aurait lancé un certain Jean-François Clair à Nicole Chevillard. Citons au passage que Jean-François Clair a occupé les fonctions de directeur adjoint de la DST.
Preuves sonores à décharge
A l’heure où n’importe quel document audio ou vidéo peut être entendu, écouté, réécouté, analysé par le commun des internautes, il serait intéressant de lancer un défi à notre confrère de Canal Plus, en mettant en jeu son poste de travail sur la célèbre chaîne câblée : Nous prouver que la voix de l’enregistrement que son montage attribue à Abderrezak El Para est bien celle du «Ben Laden du désert», comme l’a surnommé un numéro du magazine Envoyé Spécial sur la chaîne publique française France 2, en décembre 2004. En effet, les spécialistes de l’antiterrorisme, mais aussi les amateurs arabophones, auront noté l’accent de l’Est algérien très prononcé d’El Para. Tandis que celle qu’on lui prête chez Rivoire and Co renvoie à l’idiome algérois. En réalité, un petit travail de recherche sérieux aurait pu éclairer les enquêteurs de Canal Plus. Il s’agit en fait de la voix de Belaadaci Hacène dit Yakoub de Birkhadem. D’abord chauffeur du groupe terroriste qui a assassiné les gendarmes français d’Aïn Allah, le sinistre Yakoub a progressivement fait carrière dans les GIA et s’est vu confier la tâche de séquestrer les moines de leur arrivée à Bougara jusqu’à leur cruel assassinat, selon les différents témoignages de repentis recoupés par les services de sécurité algériens. Cette erreur d’analyse de la bande sonore se transforme en élément antithétique. Rivoire a donné, sans le vouloir, une autre preuve à décharge…
Témoignages à la carte…
Combien de témoignages contradictoires ont été publiés au cours des différentes tentatives d’accréditer la thèse de l’implication des services de sécurité algériens dans la tragique disparition des moines de Tibhirine ? Pire que de simples divergences d’un individu à un autre, il est souvent question de déclarations se contredisant chez un même témoin. Pour illustration, le cas de Karim Moulay, véritable ex-agent du DRS, puisque l’Algérie n’a jamais contesté son appartenance à ses services secrets. Le 2 septembre 2010, il accorde un entretien à un journal marocain d’expression française, Libération. A propos d’une question sur l’affaire dite des Moines de Tibhirine, il répond : «Je ne pourrai évidemment pas me prononcer sur un événement dont je n’ai pas les détails qui me permettraient d’affirmer qu’il a été l’œuvre d’une partie ou de telle autre.» Comment sa connaissance de la vérité sur un sujet aussi grave, où des parties veulent salir l’Armée nationale populaire algérienne au profit des criminels des GIA, varie-t-elle d’un journaliste marocain à un journaliste français ? Témoignage à la tête du client ? Pas très sérieux ce monsieur Moulay…
Rivoire, le journalise de service
Le téléspectateur ou le lecteur subissant la désinformation systématique et récurrente de Jean-Baptiste va finir par se demander pourquoi un journaliste met ainsi en péril sa crédibilité pour servir le mensonge. Un mensonge qui prend la forme d’une affaire d’Etat depuis que sa consœur algérienne Salima Tlemçani d’El Watan a réussi à apporter des éléments nouveaux confirmant que ce sont bien les GIA qui ont enlevé les moines. Des révélations beaucoup plus tangibles que ce délirant acharnement à vouloir imputer le crime aux militaires algériens. D’ailleurs, Monsieur Rivoire reconnaît publiquement, au cours d’un entretien avec le journal le Progrès, une partie de ce qu’a révélé la journaliste algérienne et concernant l’envoi d’un émissaire auprès des terroristes dans le maquis de Médéa par les services secrets français, à l’insu de l’Algérie. Une mission qui aurait mal tourné et qui aurait vraisemblablement coûté la vie des malheureux moines. Curieusement, son documentaire n’en souffle pas mot. Atteint d’agnosie, ce Rivoire, ou sommé de se taire ? Une enquête journalistique digne de ce nom saura peut-être un jour nous le dire. En attendant, on peut déplorer l’attentat de Jean-Baptiste Rivoire contre la profession, un acte criminel perpétré sur une chaîne française appréciée surtout pour son cinéma, ses vrais films…
Anciens du DRS sur parole
Après de longues minutes de réchauffé, comme rappel trompeur sur les faits, tout veut reposer sur ces accusations proférées par des hommes sans visage. Or, en Algérie, les délateurs anonymes ne sont pas aimés, on les appelle «Bouchkara», ce qui signifie les «gens au sac sur la tête» soit des mouchards, des indicateurs qui n’ont pas le courage d’assumer leurs dires. Pour ceux qu’on présente comme des ex-agents du DRS, il est à parier que le fait que le pseudo-documentaire de Canal Plus n’ait pas voulu révéler leurs visages entame la crédibilité des témoignages. Surtout que pour Karim Moulay et Abdelkader Tigha, cette précaution exagérée n’avait pas été prise par un passé récent. Alors, que doit-on penser des explications de personnages quasi fictifs ? Comment le prétendu lieutenant Kamel et son acolyte Rachid peuvent-ils nous persuader qu’ils ont été vraiment en poste au CTRI de Blida ?
Des fantômes plaisantins de la DST
Il en est de même pour le soi-disant officier supérieur de la DST, témoin, mais que Rivoire protège, sans qu’on sache pourquoi, en préservant son anonymat. Si cet homme existe et qu’il est toujours en exercice, on croit savoir qu’il n’a pas à témoigner pour un documentaire à moins que sa hiérarchie le lui ait ordonné, ce qui constituerait une vilaine marque d’hostilité de l’Etat français envers l’Etat algérien. Si cet officier supérieur n’est plus tenu par le secret et le devoir de réserve, alors qu’il s’affiche comme un témoin à écouter dans la transparence, voire devant les juges. Sinon, à l’instar de celui des agents de papier du DRS, son discours garde le caractère fantaisiste du récit sans preuve. D’ailleurs, des sources bien informées ont laissé entendre que l’individu, se faisant passer pour un fin limier des services de renseignements français, serait en réalité le préfet Rémy Pautrat, ex-numéro 2 du secrétariat du ministère de la Défense français. Un fonctionnaire réputé pour sa propension à alimenter des rumeurs par de fausses indiscrétions. Par exemple, on retiendra que c’est lui, selon la sœur de l’un des moines assassiné, Nicole Chevillard, qui se serait chargé de colporter les propos désobligeants d’un haut gradé de la DST, en l’occurrence Raymond Nart. C’est lors du procès portant sur les attentats du RER parisien, où l’on devait juger Rachid Ramda, que la parente d’une des victimes de Tibhirine apprendra que ce Raymond NART serait connu lui aussi pour sa tendance à prêcher le faux. «Vous savez, il ne faut pas toujours croire ce que raconte Raymond Nart. Il aime bien plaisanter», aurait lancé un certain Jean-François Clair à Nicole Chevillard. Citons au passage que Jean-François Clair a occupé les fonctions de directeur adjoint de la DST.
Preuves sonores à décharge
A l’heure où n’importe quel document audio ou vidéo peut être entendu, écouté, réécouté, analysé par le commun des internautes, il serait intéressant de lancer un défi à notre confrère de Canal Plus, en mettant en jeu son poste de travail sur la célèbre chaîne câblée : Nous prouver que la voix de l’enregistrement que son montage attribue à Abderrezak El Para est bien celle du «Ben Laden du désert», comme l’a surnommé un numéro du magazine Envoyé Spécial sur la chaîne publique française France 2, en décembre 2004. En effet, les spécialistes de l’antiterrorisme, mais aussi les amateurs arabophones, auront noté l’accent de l’Est algérien très prononcé d’El Para. Tandis que celle qu’on lui prête chez Rivoire and Co renvoie à l’idiome algérois. En réalité, un petit travail de recherche sérieux aurait pu éclairer les enquêteurs de Canal Plus. Il s’agit en fait de la voix de Belaadaci Hacène dit Yakoub de Birkhadem. D’abord chauffeur du groupe terroriste qui a assassiné les gendarmes français d’Aïn Allah, le sinistre Yakoub a progressivement fait carrière dans les GIA et s’est vu confier la tâche de séquestrer les moines de leur arrivée à Bougara jusqu’à leur cruel assassinat, selon les différents témoignages de repentis recoupés par les services de sécurité algériens. Cette erreur d’analyse de la bande sonore se transforme en élément antithétique. Rivoire a donné, sans le vouloir, une autre preuve à décharge…
Témoignages à la carte…
Combien de témoignages contradictoires ont été publiés au cours des différentes tentatives d’accréditer la thèse de l’implication des services de sécurité algériens dans la tragique disparition des moines de Tibhirine ? Pire que de simples divergences d’un individu à un autre, il est souvent question de déclarations se contredisant chez un même témoin. Pour illustration, le cas de Karim Moulay, véritable ex-agent du DRS, puisque l’Algérie n’a jamais contesté son appartenance à ses services secrets. Le 2 septembre 2010, il accorde un entretien à un journal marocain d’expression française, Libération. A propos d’une question sur l’affaire dite des Moines de Tibhirine, il répond : «Je ne pourrai évidemment pas me prononcer sur un événement dont je n’ai pas les détails qui me permettraient d’affirmer qu’il a été l’œuvre d’une partie ou de telle autre.» Comment sa connaissance de la vérité sur un sujet aussi grave, où des parties veulent salir l’Armée nationale populaire algérienne au profit des criminels des GIA, varie-t-elle d’un journaliste marocain à un journaliste français ? Témoignage à la tête du client ? Pas très sérieux ce monsieur Moulay…
Rivoire, le journalise de service
Le téléspectateur ou le lecteur subissant la désinformation systématique et récurrente de Jean-Baptiste va finir par se demander pourquoi un journaliste met ainsi en péril sa crédibilité pour servir le mensonge. Un mensonge qui prend la forme d’une affaire d’Etat depuis que sa consœur algérienne Salima Tlemçani d’El Watan a réussi à apporter des éléments nouveaux confirmant que ce sont bien les GIA qui ont enlevé les moines. Des révélations beaucoup plus tangibles que ce délirant acharnement à vouloir imputer le crime aux militaires algériens. D’ailleurs, Monsieur Rivoire reconnaît publiquement, au cours d’un entretien avec le journal le Progrès, une partie de ce qu’a révélé la journaliste algérienne et concernant l’envoi d’un émissaire auprès des terroristes dans le maquis de Médéa par les services secrets français, à l’insu de l’Algérie. Une mission qui aurait mal tourné et qui aurait vraisemblablement coûté la vie des malheureux moines. Curieusement, son documentaire n’en souffle pas mot. Atteint d’agnosie, ce Rivoire, ou sommé de se taire ? Une enquête journalistique digne de ce nom saura peut-être un jour nous le dire. En attendant, on peut déplorer l’attentat de Jean-Baptiste Rivoire contre la profession, un acte criminel perpétré sur une chaîne française appréciée surtout pour son cinéma, ses vrais films…
Synthèse réalisée par Ali Djezairi
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