Algérie:Retour à pied vers le futur

Deux étudiantes agressées à Sétif parce qu’elles ne portaient pas le voile, un autre condamné à 5 ans de prison pour s’être converti au christianisme et, d’une façon générale, le poids de la religion/tradition, immobilisme pervers qui bloque les avancée dans les domaines économique, social et culturel. A ce stade de non-intelligence affichée, il faut se poser la question et dérouler l’histoire à l’envers. Et si les Algériens étaient restés païens, polythéistes ou hénothéistes (plusieurs dieux, avec un Dieu suprême au-dessus), s’ils s’étaient convertis au judaïsme ou au mazdéisme, quel aurait été l’état du pays aujourd’hui ?

Dans ce débat civilisationnel rétroactif, il faut remarquer que ni les imams (premiers propagateurs d’interdits) ni le ministre des Affaires religieuses (premier gérant public de l’intolérance) n’ont dit un mot sur ces affaires ou n’ont condamné ces actes, ce qui équivaut à des cautions du régime – gouvernementale pour le premier cas, de la justice officielle pour le second. Oui, bien sûr, les exégètes de Samarkand rappellent souvent que l’islam est une religion que les humains auront du mal à comprendre, pendant que les théologiens de Chinguetti n’oublient jamais de noter que les Algériens sont parmi les plus mauvais musulmans du monde.

Mais finalement, l’Algérie posée à l’envers aurait-elle pu devenir une nation à l’endroit, sachant qu’elle a tout, richesses, climat, terres, personnel humain et qu’il ne lui manque qu’une idée générale ? Il faut ici reprendre l’histoire dans le bon sens, la dérouler vers l’avant et imaginer l’Algérie dans 10 ans. Pendre une femme qui aurait chanté une chanson en anglais sera légitime, le gouvernement, le ministre de la Justice ou des Affaires religieuses pouvant même se porter partie civile. De ce point de vue, l’Algérie aurait eu à gagner de n’avoir aucune autre religion que celle du bien contre la bêtise.

Chawki Amari