mardi 8 novembre 2011

Il propose à l'Algérie la construction d'un “Maghreb nouveau” L’autre manœuvre de Mohammed VI



Que peut bien espérer le souverain chérifien en se tournant à nouveau vers l’Algérie à travers cette proposition d’un Maghreb nouveau, au moment où le Maroc n’arrive pas à se sortir du bourbier du Sahara occidental  dans lequel il s’est fourré depuis 36 ans maintenant ?

Comme à son habitude, le roi du Maroc a trouvé la parade pour remettre sur le tapis le conflit du Sahara occidental en s’adressant directement à l’Algérie, que Rabat considère comme la clé du problème. En effet, en cette période où les négociations entre le Front Polisario et le royaume marocain sont au point mort au niveau des Nations unies en raison de l’obstination des Marocains à refuser de discuter d’autre chose que de son plan d’autonomie, Mohammed VI a appelé, dimanche, l'Algérie à coopérer efficacement pour la construction d'un Maghreb nouveau qui serait un “véritable moteur de l'unité arabe”, capable d'assurer la “stabilité et la sécurité dans la zone sahélo-saharienne.” Dans son discours à la nation, prononcé à l’occasion du 36e anniversaire de la “marche verte”, lancée en novembre 1975 par Hassan II pour occuper le Sahara occidental après le départ de l’ancienne puissance coloniale espagnole, le souverain alaouite a déclaré que “le Maroc réitère sa disposition à tout mettre en œuvre (...), et notamment avec l'Algérie sœur, dans le cadre de la dynamique actuelle (...), pour la concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l'avènement d'un ordre maghrébin nouveau”.
Dans cette optique, il expliquera qu’ “il s'agit d'un Maghreb qui transcende l'enfermement dans les postures figées et les antagonismes stériles, et qui ouvre la voie au dialogue, à la concertation, à la complémentarité, à la solidarité et au développement, un Maghreb qui, fort des cinq pays qui le composent, serait un véritable moteur de l'unité arabe, un partenaire agissant de la coopération euro-méditerranéenne, un facteur de stabilisation et de sécurisation de la zone sahélo-saharienne, et un acteur structurant de l'intégration africaine”. Versant des larmes de crocodile sur la situation des refugiés sahraouis de Tindouf, il a dénoncé les “pires formes de privation, de répression et d'humiliation” auxquelles ils seraient soumis, selon lui. Et pourtant, c’est lui qui les empêche de retourner chez-eux aux Sahara occidental en leur refusant le droit de s’exprimer librement à travers un référendum d’autodétermination, tel que recommandé par les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. S’accrochant bec et ongles à la position de son pays sur cette question, le roi du Maroc a ressassé que le plan d'autonomie proposé pour résoudre ce conflit était “crédible”, appelant les différentes parties à œuvrer pour trouver une “solution politique définitive, négociée”. Ne s’arrêtant pas là, il déclarera : “Nous réaffirmons également l'attachement de notre pays à l'application pleine et entière des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, en vue de parvenir à une solution politique définitive négociée, pour ce différend régional artificiel, et ce, dans le cadre de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du royaume”. Dans le sillage, il accusera encore une fois, sans la nommer explicitement, l’Algérie d’être l’adversaire de sa cause, en ajoutant : “Nous récusons les manipulations (...) des adversaires de notre intégrité territoriale qui ignorent (...) les appels répétés, notamment ceux du Conseil de sécurité de l'ONU et du Haut- Commissariat des Nations unies aux Réfugiés (HCR), pour que celui-ci procède à un recensement garantissant à nos frères de Tindouf le droit humain à une protection juridique, et leur permettant de jouir de tous leurs autres droits.” Poursuivant, il dira que “le moment est venu pour chacun de prendre ses responsabilités. Au lieu de céder aux tentations d'immobilisme, de division et de séparatisme, il est impératif de prendre des décisions inclusives, synergiques, prospectives et courageuses. Il importe de fructifier les nouvelles opportunités offertes par les mutations en cours dans la région arabe et maghrébine”. Il affirmera que “le Maroc fut le premier à interagir avec ces mutations, à saisir les aspirations démocratiques légitimes des populations de la région et à leur témoigner sa solidarité, en gardant constamment à l'esprit la nécessité de préserver la stabilité, l'unité nationale et l'intégrité territoriale de leurs pays respectifs”.
Merzak Tigrine

1 commentaire:

  1. Ce qui est amusant dans cet acharnement à vouloir régler " à la Marocaine" le problème né de l'invasion du Sahara occidental, c'est que le peuple frère du Maroc ( le mot 'frère', émanant d'un Algérien, est lourd de sens)ignore totalement, puisque téléguidé tel un automate par le makhzen et ses relais , des dessous de l'affaire.

    La question que je pose au "frère Marocain" est simple mais lourde de sens :
    Pourquoi parler du Sahara occidental qui a une population spécifique et ne pas (ou jamais) parler des 2 iles de Celta et Mila ?
    Pourquoi le royaune de M5 ne dévoile pas au peuple meghrabi que les 2 iles ont fait l'objet d'un troc du vivant de M6 : offre des 2 iles contre le retrait pacifique de l'Espagne du Sahara ?
    Pourquoi persister à faire braquer le regard vers le Sud plutôt que vers le Nord ?
    Pourquoi parler d'une "complémentarité " entre les pays du Maghreb au même moment où le Maroc célèbre la fameuse marche noire plutôt que verte ?
    Que le jeune roi comprenne une fois pour toute que l'Algérie a des principes sur lesquels elle ne badine pas surtout que le territoire en qustion se trouve à notre flanc Sud-Ouest et de surcroit un peuple Arabo_Musulman dominé par le Maroc ?

    Le maghreb sera une force motrice pour les peuples de la région , pour les peuples sub-Sahariens , pour les peuples Arabes ...cela est vrai et elle le sera In Chaa Allah à la seule condition que le peuple du Sakia el hamra wa wedi eddahab soit autorisé à décider librement de son avenir.
    En fin de compte , tout est basé sur un référendum .
    Qu'il en soit ainsi Monsieur le Roi et la UMA verra le jour In Chaa Allah !

    El_Arabi_El_Acil
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